Mohed Altrad a été élu entrepreneur de l’année 2015
Mohed Altrad, un chef d’entreprise, né en Syrie et originaire de Montpellier a été élu "Entrepreneur de l’année 2015" dans le monde, ce samedi 6 juin à Monaco. Un prix organisé par le cabinet international EY, anciennement Ernst & Young.
Pour cette finale, le dirigeant et fondateur du groupe Altrad, était en compétition avec une soixantaine d'autres patrons élus comme lui entrepreneurs de l'année dans leurs pays respectifs.
Cette récompense couronne un parcours entrepreneurial hors du commun. Dernière illustration : en mars dernier, six mois après avoir été élu Entrepreneur de l'année en France par EY, Mohed Altrad a doublé la taille de son groupe en le portant de quelque 7 500 à 17 000 salariés, via le rachat de l'industriel néerlandais Hertel.
Alors que la France n’avait encore jamais remporté ce prix, Mohed Altrad a un parcours très atypique. Né dans le désert syrien, où il n’a pas accès à l’école, il est repéré par un instituteur qui lui permet de suivre les cours. Grâce à une Bourse, il arrive en France dans les années 70 afin de suivre des études. Ingénieur chez Alcatel puis chez Thomson, il rejoindra une compagnie pétrolière à Abu Dhabi.
Il lance en 1984 la société France Informatique Electronique et Télématique (FIET). C’est à lui que l’on doit le premier ordinateur portable ! Manquant de fonds pour le produire à grande échelle, il revend sa société au groupe Matra. L’aventure Altrad « commence » alors : Mohed Altrad fait l’acquisition en 1985 d’un fabricant d’échafaudages en faillite. Aujourd’hui, Altrad fabrique ses équipements dans 17 sites industriels, répartis sur 12 pays, dispose d’une présence commerciale dans plus de 100 pays.
Lors de la remise du prix de l'Entrepreneur pour la région Méditerranée, il lançait non sans humour : « Il y a trente ans, je galérais pour avoir 200.000 francs auprès d'une banque. Imaginez-vous, un arabe, venant du désert, ingénieur dans le pétrole puis dans l'informatique, qui reprenait une boîte d'échafaudages en faillite dans l'Hérault. Aujourd'hui, on me prête 150 millions d'euros sans problème. »
Nadir Dendoune