Mineurs isolés étrangers : « Une association par eux, pour eux ! »
L'accueil des mineurs isolés étrangers (MIE) est un problème politique. Et, en attendant une solution politique qui tarde à venir, des acteurs de la société civile s'évertuent à rendre l'arrivée de ces jeunes plus digne. Ainsi l'association de solidarité avec les MIE (ASMIE), organisera ce jeudi (16 mars), une soirée de soutien à ces mineurs dans le but de récolter ce qui peut être utile à leur vie quotidienne en France.
Se rencontrer, discuter, aider
Lutter afin que les MIE fassent valoir leurs droits est bien évidemment la priorité de l'ASMIE. Cependant, l'urgence de la vie quotidienne ne peut être occultée. Chaussures, blousons, tickets de métro, fournitures scolaires, livres, autant de choses que l'association invite les généreux donateurs à leur fournir pour aider les mineurs.
Outre ces effets matériels, un autre point essentiel est soulevé par l'association, un point qui conditionne la suite du séjour des MIE : « chaque demande de passeport auprès des ambassades coûte aux alentours de 130€ par jeune et que c'est le document le plus demandé en ce moment par les juges pour avoir une chance pour ces jeunes d'être reconnus en tant que mineurs et pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, et surtout d'être enfin scolarisé… ».
L'appel aux dons est donc lancé pour aider cette association, montée seulement l'été dernier, à aider ces enfants en détresse.
Un problème politique
L'ASMIE a donc été montée l'été dernier et déjà les initiatives sont bien avancées. En quelques mois, des cours ont été mis en place, arts plastiques, théâtre, mais également des cours de français dispensés par de jeunes étudiantes.
Selon Nathalie Senikies, membre de l'ASMIE, il était important d'inclure un maximum les enfants dans la définition des actions de l'association : « Nous voulions une association qui soit par eux et pour eux (…) Nous faisons des choses en en parlant avec eux, en leur faisant des propositions ».
Bien qu'ayant bien avancé sur de nombreux points, l'association n'est pas encore en mesure de faire de l'hébergement et s'indigne face à la façon dont gérées les choses par les autorités compétentes :
« C'est vraiment un problème politique. L'argent est là. Les chambres d'hôtel coûtent une fortune. Ça coûterait beaucoup moins cher d'employer un éducateur qui aurait vingt enfants autour de lui, qu'une chambre d'hôtel à 80 euros, pleine de cafards, sans nourriture et sans vêtements. C'est aberrant ! A Paris, on parle juste de 300 enfants… ».
La soirée de soutien de jeudi prochain (16 mars) devrait permettre de résoudre temporairement quelques tracas du quotidien mais la solution politique risque de se faire encore attendre…
CH. Célinain
Soirée de soutien aux MIE, Jeudi 16 Mars à partir de 19h, à la Petite Rockette, 125 rue du Chemin Vert / Métro: Père Lachaise (Paris)