Migrants : les citoyens solidaires victimes d’actes d’intimidation
En janvier dernier, un collectif de plus de 350 organisations associatives ou syndicales signait le manifeste « Délinquants solidaires », pour que la solidarité envers les étrangers ne soit pas un délit. Depuis la très médiatique affaire autour de Cédric Herrou, citoyen de la vallée de la Roya (Nice), ayant aidé des migrants, les cas de personnes poursuivies pour délit de solidarité se sont multipliés. De plus, des cas d’intimidation de citoyens aidant les migrants ont été constatés ces dernières semaines…
Responsabilité de l’Etat ?
Le gouvernement l’avait annoncé la semaine dernière, la question des réfugiés sera une priorité. Aujourd’hui, les soutiens des réfugiés et migrants en France, qu’ils soient simples citoyens ou associations, sont sceptiques par rapport à la ligne annoncée par le Premier ministre Edouard Philippe.
Le collectif Délinquants solidaires rapporte deux cas d’intimidation, ayant eu lieu fin juin, de citoyens défendant les migrants au quotidien : une avocate a reçu à son cabinet « un courrier anonyme contenant des menaces de mort », et le lendemain l’association Roya citoyenne recevait une assignation qui aurait été « faite à la demande d’un conseiller régional et vice-président du groupe FN de Paca et d’une association « Défendre la Roya » de création récente ».
Délinquants solidaires pointe le climat politique actuel : « Ces derniers actes dénotent la dégradation du climat politique dans cette région. Climat nourri par des discours de responsables politiques stigmatisant les citoyens et citoyennes qui aident les personnes exilées pour pallier l’inhospitalité de l’État et de la collectivité territoriale ».
Groupuscules
Ces actes d’intimidation sont, selon le collectif Délinquants solidaires, loin d’être des actes isolés dans cette région de la vallée de la Roya, mais plus généralement sur le territoire français. Et s’ils sont moins médiatisés, ils n’en sont pas moins inquiétants : « Que ce soit à Calais, en mer Méditerranée et dans la vallée de la Roya, il n’est pas anodin que des groupuscules identitaires puissent se faire le relais sur le terrain, de politiques répressives contre les personnes migrantes, et contre celles et ceux qui s’indignent et se mobilisent face au sort qui leur est réservé ».
Toute la responsabilité ne peut pas être mise sur la politique du gouvernement, cependant ce climat délétère favorise l’apparition de certains actes inacceptables.
Pour rétablir une situation saine, le nouveau gouvernement devra joindre les actes aux promesses, sous peine de voir la situation continuer à se dégrader lentement.
CH. Célinain