Maurepas (78). Des élus LR bloquent un bus rempli de réfugiés
Ce vendredi 4 novembre, vers 8h du matin, une dizaine d’élus LR de Maurepas, commune des Yvelines a empêché un bus rempli de réfugiés d’accéder à un gymnase municipal où ils devaient rester en transit deux semaines.
Résultat : il a dû faire demi-tour. Les réfugiés sont pour le moment installés dans la salle des fêtes, comme l'indique au Courrier de l’Atlas Ismaila Wane, conseiller municipal d'opposition PS de Maurepas, qui ne décolère pas.
« J'ai honte. Honte de leur comportement. Non seulement leur acte manque d'humanité, il est également irresponsable », peste l'élu. « Nous sommes dans un Etat de droit. Le maire était au courant et il aurait dû voir directement avec le préfet. C'est juste une opération de communication destinée à flatter une partie de la population », continue-t-il. « Cela donne une mauvaise image de notre ville d'autant plus que la grande majorité des habitants sont sensibles au sort des réfugiés. L'été dernier, ils les avaient déjà bien accueillis ».
Effectivement, en juillet, parmi les 2 500 migrants évacués du camp de la Villette à Paris, une centaine d'entre eux avaient été hébergés pour un mois dans le même gymnase.
A l'époque, tout s’était très bien passé. Même le maire LR Grégory Garestier, avait fait part de sa satisfaction dans une interview accordée au journal Le Monde. « L’association Habitat et humanisme (NDLR : mandatée par l’Etat pour la gestion du site) a fait preuve d’un grand professionnalisme et il n’y a eu aucun incident », s'était-il même félicité.
Pourtant ce jeudi en apprenant la nouvelle, les élus de la majorité de Maurepas ont décidé « de rentrer en désobéissance civile », protestant contre la décision de la préfecture.
Ce vendredi matin, ils étaient donc une dizaine d'élus LR de Maurepas à attendre l'arrivée du bus avec des banderoles.
« Nous ne sommes pas contre l'accueil des réfugiés », précise le maire. « Nous en avons juste assez d'être mis devant le fait accompli », embraie l'élu. « La solidarité nationale ne vaut que si elle est partagée par tous et Maurepas a déjà apporté sa contribution », pointe le maire inquiet également pour les habitants de sa ville qui ne pourront pas utiliser le gymnase pendant cette période.
« Quelles solutions pour les 17 associations et leurs 1 500 adhérents ? Les 300 lycéens, 180 collégiens, 200 écoliers présents chaque semaine au gymnase, sans compter les 200 élèves de l’Ecole des sports de Maurepas ? », interroge-t-il.
« Par le dialogue, nous avons fait accepter à l'Etat un lieu de substitution en les logeant dans la salle des fêtes », tient à préciser l'élu.
« Le maire semble moins pressé de trouver des solutions pour rouvrir la piscine fermée depuis 2015 », raille Ismaila Wane.
Nadir Dendoune