Marche de la dignité, violences policières : « leur vie ne compte pas et leur mort ne compte pas »

 Marche de la dignité, violences policières : « leur vie ne compte pas et leur mort ne compte pas »

Une stèle et une rue au nom de Zyed Benna et de Bouna Traoré


 


Alors que les hommages à Zyed et Bouna se multiplient cette semaine, c'est aussi la question des violences policières qui revient sur le devant de la scène. Ce soir (29 octobre), le NPA 18e organise un café-débat autour des révoltes de 2005. Débat qui sera aussi l'occasion de faire un point sur plusieurs décennies de crimes policiers bénéficiant d'une certaine indulgence de la justice …


 


Impunité policière ?


2005, Clichy-sous-Bois. Deux enfants innocents poursuivis par la police. Deux morts. « Ce qui s'est passé là-bas met en lumière l'ensemble des violences policières dans ce pays. Et cela met même particulièrement en lumière la façon dont la justice réagit et répond lorsque les policiers sont impliqués dans les violences policières. A savoir la relaxe ou même l'absence de poursuite parfois tout simplement » un constat sec et réaliste d'Omar Slaouti, membre du collectif Ali Ziri (Homme de 79 ans mort suite à des violences policières en 2009).


Le militant, qui sera présent lors du café-débat du NPA 18e, ne peut que déplorer un laisser faire de l'Etat face à des comportements récurrents depuis plusieurs décennies : « Sous les gouvernements de gauche ou de droite, il y a eu à chaque fois un refus de traiter à égalité l'ensemble des concitoyens de ce pays (…) En 2012, la gauche a semblé s'emparer du problème mais cette question [récépissé de contrôle d'identité, ndlr] a été repoussée non seulement dans le temps, mais pire que ça, dans les oubliettes ».


En septembre dernier, le collectif Stop le contrôle au faciès a réussi à faire condamner l'Etat pour discrimination lors des contrôles d'identité. Le gouvernement a fait appel de la décision…


 


Une nouvelle marche


Le collectif Ali Ziri participe activement à l'organisation de la Marche de la dignité qui aura lieu le samedi 31 octobre : « Cette marche est synonyme de réaction (…) l'idée est de dire que le racisme d'Etat, contre les noirs, les arabes, les musulmans, les Rroms, les habitants des quartiers populaires, ce n'est plus possible dans ce pays-là. La forme la plus aboutie de ces racismes-là, ce sont les violences policières parce que ça se termine par des morts. Aucune justice pour ces morts parce que ce sont des citoyens de seconde zone, leur vie ne compte pas et leur mort ne compte pas ».


Cinglant, Omar Slaouti estime que, 32 ans après la Marche de 83 pour l'égalité et 10 ans après les révoltes des quartiers populaires, cette nouvelle Marche arrive au bon moment : « C'est une marche pour qu'enfin les regards sur les quartiers populaires changent. Il faut que ceux que l'on montre régulièrement du doigt deviennent visibles par eux-mêmes ».


 


F. Duhamel