France. L’ex-coordonnateur du renseignement sera le candidat du PS en Afrique du Nord et de l’Ouest

 France. L’ex-coordonnateur du renseignement sera le candidat du PS en Afrique du Nord et de l’Ouest

Didier Le Bret va tenter de succéder à Pouria Amirshahi


Les militants du Parti socialiste d’Afrique du Nord et de l’Ouest se sont choisi un candidat pour les législatives de 2017, lors d’une primaire interne : une première dans cette circonscription particulièrement convoitée. C’est l’ex-coordonnateur national du renseignement français, Didier Le Bret, qui a été élu avec un peu plus de 57 % des voix des militants, devant le secrétaire de la section de Sousse, Chokri Boughattas, qui totalise près de 39 % des voix.


 


Une circonscription convoitée


La 9e circonscription des Français établis hors de France a élu en 2012 son premier député, qui représente 15 pays allant de la Tunisie à la Côte d’Ivoire. Le député sortant, Pouria Amirshahi, ne se présentant pas à sa propre succession, les militants socialistes ont obtenu l’organisation d’une primaire. « C’est la première primaire dans cette circonscription », se félicite Katya Long, secrétaire de la section de Tunis. « Contrairement à une nomination directe ou à un parachutage, la primaire a permis des rencontres et des échanges avec les candidats. De quoi lancer une dynamique en vue des élections », ajoute-t-elle, consciente que la situation du PS dans cette région du monde est bien plus enviable qu’en métropole.


Il faut dire que le score confortable réalisé par le parti en 2012 (62,4 %) donne à la circonscription des allures de valeur refuge en vue de la débâcle à laquelle s’attend la gauche lors des prochaines échéances. Si l’on y ajoute le fait que M. Amirshahi a été l’un des meneurs de la fronde au PS, allant jusqu’à quitter le parti début 2016, les conditions étaient réunies pour que Solférino se réserve le droit d’y tenter un « parachutage ». Dès le printemps 2016, le nom de Didier Le Bret commençait à circuler avec insistance.


 


Un candidat pour le non-cumul des mandats dans le temps


« Penser que la 9e élirait un socialiste dans un fauteuil en 2017 sans consultation de la base n’était pas un bon calcul », estime Mme Long. Le débat sur la déchéance de nationalité « a fait beaucoup de mal à notre image ici. Il va falloir faire une vraie campagne pour recoller les morceaux », explique-t-elle. Réunis en coordination régionale en mai dernier à l’initiative de la section de Sousse, des militants du Maroc, d’Algérie, de Tunisie – trois pays regroupant les deux tiers du corps électoral de la circonscription – avaient lancé un appel à l’organisation d’une primaire locale.


Pour la militante de Tunis, le résultat du vote du 7 décembre montre que « Didier Le Bret a su surmonter les réserves des militants. Il apporte de la fraicheur par rapport à tous les candidats qui ont fait de la politique une carrière, voire un tremplin vers de plus hautes fonctions ». Lors d’une réunion avec les militants tunisiens, M. Le Bret s’est notamment dit favorable au non-cumul des mandats dans le temps, estimant qu’on ne peut pas faire sa vie en politique au risque de se « couper de la réalité de la vie des Français ».


« Le PS va perdre beaucoup de ses élus en 2017 », pronostique Mme Long. « Les députés “survivants” joueront un rôle central dans la reconstruction de la gauche. L’élection de Didier Le Bret serait de bon augure dans ce contexte », estime-t-elle.


Rached Cherif