Logement : « mettre les pouvoirs publics en face de leurs contradictions »

 Logement : « mettre les pouvoirs publics en face de leurs contradictions »

Manifestation de nombreuses associations


A l’heure où la France est touchée par une sévère vague de froid, la situation des sans logis est de plus en plus préoccupante. Le plan grand froid n’ayant toujours pas été activé, de nombreuses associations, dont le DAL, appelaient, ce week-end, à un rassemblement devant l’hôtel de ville de Paris, afin de rappeler leurs obligations, à la ville et à l’Etat. 


Réquisitions


C’est donc dans le froid que se sont rassemblés militants et citoyens, non loin de l’hôtel de ville, pour faire entendre leur message. Un message d’urgence : « On ne va pas nous prendre la tête. Ici il y a des enfants, des familles, des mères. Ici on est là pour militer et avoir un toit. On veut un toit ! » s’exclame un citoyen ayant agrippé un mégaphone. Les associations menant ce combat pour les logements ont bien conscience de cette urgence. Samedi dernier (7 janvier), une opération a été menée pour occuper l’Hôtel-Dieu (Paris), un hôpital dans lequel de nombreuses salles sont vides.


Suite à cette occupation, la direction de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) a consenti à ouvrir le dialogue et à accueillir les familles sur place : « Depuis, 55 personnes y sont installées, des hommes, des femmes, des enfants. Nous sommes organisés dans la partie de l’hôpital mise à notre disposition et on a une organisation qui amène des repas » selon Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au Logement (DAL). L’occupation de ces salles vacantes de l’Hôtel-Dieu est une petite victoire mais elle reste minime face à l’ampleur du défi à relever.


Locaux vacants


Pour le DAL, la situation économique française et mondiale aggravent les problèmes de logement, et l’Etat doit en tenir compte : « Les accidents de la vie, les guerres, les crises économiques qui amènent des réfugiés… Beaucoup de gens sont dans les rues, sans logements, alors que, par ailleurs, le pays compte 2 900 000 logements vacants. Et ce, sans compter le nombre de mètres carrés de locaux vacants qui appartiennent à l'Etat ou d'administrations proches de l'Etat, comme par exemple l'APHP ».


Année après année, le problème reste le même, et surtout, n’est toujours pas résolu. En 10 ans, ce sont 900 000 logements vacants qui sont venus s’ajouter à cette liste déjà longue. Samedi, le message des associations, relayé par Jean-Baptiste Eyraud, était limpide : « Nous demandons le respect des lois. Tant qu'elles ne seront pas appliquées, nous n'hésiterons pas à occuper des immeubles vacants, à manifester, à faire des campements, et à mettre les pouvoirs publics en face de leurs contradictions ».


Les semaines à venir devraient donc voir les associations continuer leurs actions pour amener la classe politique à prendre en compte et chercher des solutions pour les problèmes de logement. Et ce, même si tous les esprits sont d’ores et déjà tournés vers l’échéance présidentielle…


CH. Célinain