Logement : « Mettre en œuvre les lois de la République »

 Logement : « Mettre en œuvre les lois de la République »

Place de la République


« Nous sommes place de la République pour demander au gouvernement de mettre en œuvre les lois de la République » indique Jean-Baptiste Eyraud, fondateur de l'association Droit au logement (DAL). Depuis trois semaines, des familles à la rue, ainsi que des Mineurs isolés étrangers (MIE) à la rue, se sont installés sur cette place parisienne avec pour seul toit des bâches de fortune. L'association se bat pour que ces familles et ces MIE aient enfin un vrai toit car « 1 toit c'est 1 droit ».


   


                1 toit, 1 droit


 


200 m² et environ 3m10 de hauteur sous plafond. Des chiffres qui font rêver lorsque l'on parle de logement au cœur de Paris. Simplement ces mesures sont celles du logement de fortune, constitué de bâches, sur la Place de la République. « Cesser les expulsions sans relogement, stopper les fermetures de foyers d'hébergement d'urgence et le respect de la loi DALO » telles sont les demandes de l'association DAL. L'association et les familles sont bien décidées à rester sur place. D'une part parce que lors d'une même occupation en 2013, le DAL a obtenu la promesse de relogement de 300 familles dont 220 sont aujourd'hui effectivement relogées. D'autre part parce que les familles sont dans leur droit : « S'ils nous délogent, ils risquent d'avoir une sanction de la part du juge administratif. Nous avons la loi avec nous » rappelle Jean-Batiste Eyraud.


 


                 Lentement mais… lentement


 


Vendredi dernier, les représentants de l'association ont rencontré le préfet de région qui faisait part, selon eux, de sa volonté de « mobiliser un nombre de logements sociaux plus importants que son prédécesseur » et de « reloger les familles prioritaires DALO qui sont mobilisées sur la place ». Concernant les MIE, la situation progresse également. Le 10 avril, le DAL rencontrait un représentant du Ministère du logement qui « s'engageait à reloger les 43 MIE » présents sur le site. Depuis la préfecture de région a indiqué ne pas être au courant… Cependant, une initiative en faveur du travail de restitution de l'itinéraire des MIE sera mise en place, dans le but de compléter le dossier de chacun et d'avancer plus rapidement sur les aides. Conscients que c'est également une façon d'accorder, ou non, les aides de l'Etat à ceux qui seront effectivement reconnus mineurs, les membres du DAL ont rappelé au préfet de région que « même si certains d'entre eux ne sont pas reconnus comme MIE, ils sont au minimum jeunes majeurs et ils méritent aussi une attention particulière, un hébergement ».


Le campement de la Place de la République est donc loin de prendre fin. Le DAL renvoie la balle dans le camp du gouvernement : « Tout dépendra surtout de la volonté de l'Etat de mettre en œuvre cette loi dans le cadre du grand Paris… ».


 


F. Duhamel