Les terroristes corses menacent les terroristes islamistes
Le mouvement clandestin nationaliste corse du FLNC du 22 octobre a averti jeudi dans un communiqué les « islamistes radicaux de Corse » que toute attaque de leur part déclencherait « une réponse déterminée, sans aucun état d'âme ». Les nationalistes assurent, sans plus de précision, « avoir permis au mois de juin de déjouer un attentat sur notre territoire dans un lieu fréquenté par le public ».
L’État « connait les salafistes en Corse »
Dans ce texte transmis à Corse Matin, le groupe, qui avait annoncé en mai sa « démilitarisation », adresse aussi un « message à l'État français », qui aurait, « si un drame devait se produire chez nous, une part importante de responsabilité, car il connaît les salafistes en Corse ». Précisant qu'ils « seraient au nombre de huit », le FLNC ajoute savoir « avec certitude que l'un des imams de Corse est un indicateur de police ».
« La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daesh et nous nous y sommes préparés », poursuit le texte. « Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L'amalgame n'existe que dans l'esprit des faibles et le peuple corse est fort de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie », lance le FLNC du 22 octobre à l'adresse des radicaux.
Appel aux musulmans de Corse
Revenant par ailleurs sur un guet-apens tendu à des pompiers en décembre 2015 dans une cité d'Ajaccio — qui avait été suivi de manifestations émaillées d'incidents racistes
—, le groupe clandestin affirme qu'il s'agissait d'une « stratégie mise en place plusieurs jours, voire plusieurs semaines auparavant pour tester la réaction du peuple corse ». L'opération, ajoute-t-il, a été « orchestrée par quelques pseudo-penseurs malfaisants aidés de petites crapules sans envergure ».
S'adressant, plus généralement « aux musulmans de Corse », le Front les appelle aussi à « prendre position » en dénonçant l'islamisme radical. Il leur demande notamment de signaler « les dérives chez des jeunes désœuvrés tentés par la radicalisation » et de ne pas « afficher de signes religieux ostentatoires ». « Si l'État islamique revendiquait des actions sur notre sol, nous ne pourrions vaincre qu’ensemble », poursuit le FLNC.
L’organisation estime bon de souligner qu’elle n’est pas « le refuge des frustrés d'une lutte raciale ou xénophobe » et de dénoncer « les idéologies fascisantes qui alimentent les esprits fragiles et les réseaux sociaux ».
Rached Cherif
(Avec AFP)