Les proches de Salah Hamouri seront reçus le 9 octobre à l’Elysée… par un conseiller
Mieux vaut tard que jamais. Les proches de Salah Hamouri vont être enfin reçus à l'Elysée, un mois et demi après l’arrestation arbitraire de cet avocat franco-palestinien. Mais ne rêvons pas : ils ne seront pas reçus en personne par Emmanuel Macron ou même un ministre comme ce fut le cas pourtant pour la famille du journaliste Loup Bureau, accusé d’appartenir à une organisation terroriste par l’Etat turc, libéré mi-septembre, après cinquante-deux jours de détention et où la France a joué un rôle majeur pour le faire revenir auprès de ses proches.
Elsa Lefort-Hamouri, la femme de Salah, Jean-Claude Lefort, député honoraire et Maitre Bérenger Tourné, avocat de Salah Hamouri en France, ont rendez-vous avec un conseiller diplomatique du président de la République ce 9 octobre.
Depuis le 23 août dernier, date à laquelle Salah Hamouri a été arrêté à son domicile de Jérusalem par l'armée israélienne, ses proches n'ont cessé de demander à la France qu'elle aille "au-delà d'une simple protection consulaire". "Ce dont a besoin aujourd’hui Salah Hamouri, c’est que la France par la voix de ses plus hautes autorités rappelle, comme elle a su le faire pour le cas de Loup Bureau en Turquie, qu’aucun Etat ne peut détenir de manière arbitraire un ressortissant Français", indique le comité de soutien.
"Salah Hamouri est aujourd’hui détenu sous le régime de la détention administrative, sur ordre du ministère de la Défense de l'Etat israélien, sans qu’aucune preuve ne soit fournie pour justifier cette détention. C’est une grave et incontestable violation du droit international auquel l’Etat israélien ne peut s’abstraire", dénonce encore le comité de soutien. Israël se sert de la détention administrative comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires palestiniens conquis depuis 1967.
Depuis des dizaines d'années, des milliers de Palestiniens ont été emprisonnés en tant que "détenus administratifs" sans qu'aucun d'entre eux ne soit informé de la raison de son emprisonnement. "Au-delà de la protection consulaire, la République française doit aussi dans cette affaire prendre position sur les motifs de la détention arbitraire de Salah Hamouri et le harcèlement dont, lui et sa famille, sont l‘objet", demandent les proches de l'avocat.
La famille et le comité de soutien attendent surtout de l’Etat français, "un engagement ferme et déterminé basé sur les principes républicains pour exiger et obtenir de l’Etat israélien la libération de Salah Hamouri". Quand on connaît la frilosité dont font preuve les autorités françaises à chaque fois qu'ils doivent dénoncer l'arbitraire israélien, on peut sérieusement douter que les proches soient entendus….
Nadir Dendoune