Les principales autorités religieuses (à l’exception de l’Église) appellent à faire barrage à Le Pen
Face au silence de l'église catholique, les trois autres grandes religions de France font front commun contre l’extrême droite. Le président du Conseil français du culte musulman Anouar Kbibech, le grand rabbin de France Haïm Korsia et le pasteur François Clavairoly, tous trois principales autorités de leur religion respective, ont appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle.
Les principales autorités religieuses de France, hors Église catholique, appellent jeudi « au vote républicain pour Emmanuel Macron », dans une déclaration « d'une même voix ». « Nous, profondément attachés aux principes républicains de notre devise “liberté, égalité, fraternité », comme aux valeurs universelles d'accueil, d'ouverture à l'autre et de solidarité, invitons les Français à se mobiliser (…) pour faire triompher, par la voie des urnes, la France généreuse, tolérante et ouverte sur le monde », écrivent les trois responsables à trois jours du second tour de la présidentielle.
« Parce qu'il ne suffit plus aujourd'hui de “faire barrage au Front national », il est indispensable de rappeler, et d'une même voix, les fondements humanistes qui nous animent et pour lesquels nous oeuvrons quotidiennement », soulignent-ils. Pour ces dignitaires religieux, « rien n'est supérieur à la paix et seul le vote républicain pour Emmanuel Macron garantit une France forte de toute son histoire, confiante dans son avenir et dans sa capacité à rayonner dans le monde ».
Contrastant avec cet appel sans ambigüité, aucun responsable catholique ne s'est joint à cette initiative interreligieuse, alors que le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a redit mercredi son refus que l'Église prenne « parti ». L'une des principales figures du catholicisme en France, le cardinal Philippe Barbarin, a toutefois signé une déclaration oecuménique dans son diocèse de Lyon contre « un parti qui, historiquement, a toujours été porteur d'un discours nationaliste dangereux dont la mise en oeuvre serait désastreuse ».
R.C