Les familles de Saint-Denis toujours pas relogées
Six mois plus tard, les sinistrés de l’assaut de Saint-Denis attendent toujours du concret. Alors les associations ne baissent pas la garde et continuent d’organiser des manifestations pour que ces familles soient relogées.
Il y a quelques jours, le 18 mai, un rassemblement a encore eu lieu devant le 48 rue de la République, à Saint-Denis. Une énième mobilisation pour une situation qui ne bouge pas d’un iota. Et pour cause, il s’agit de l’immeuble qui a été évacué après l'assaut mené par les forces de l'ordre contre des terroristes le 18 novembre 2015. L'immeuble est à ce jour inhabitable. Cette situation de mal logement concerne 39 ménages dont une vingtaine d'enfants. La ministre du Logement de l’époque, Sylvia Pinel, s’était engagée à « s’occuper du dossier ». Les sinistrés ont passé une semaine dans un gymnase. Depuis le 25 novembre, ils sont hébergés dans deux résidences hôtelières et sociales pour les familles, et dans un hôtel pour les célibataires, à Saint-Denis.
Attitude méprisante de l'Etat
Les sinistrés se sont constitués en association avec le Droit Au Logement (DAL) pour se défendre. « Face à l'attitude méprisante de l'Etat », ils ont décidé de se faire entendre et demandent la reconnaissance du statut de victimes pour tous les habitants et les réparations qui vont avec. Ils exigent également un relogement en logement social dans les meilleurs délais, à St Denis ou à proximité et en attendant, un hébergement stable et décent pour tous. Ils souhaitent aussi voir la régularisation de ceux qui n'ont pas de papiers,« la concrétisation des engagements de relogement et de régularisation pris par l'Etat fin novembre 2015 ». Enfin, les sinistrés demandent la participation des représentants des habitants et de leurs soutiens au comité de pilotage avec la mairie de Saint-Denis et la préfecture.
Chloé Juhel