Les étudiants étrangers « obligés » de réussir pour rester sur le sol français
Si les mineurs isolés étrangers peuvent caresser l'espoir d'être reconnus mineurs et ainsi d'être pris en charge par l'Etat français, il s'agit d'une toute autre histoire pour les étudiants étrangers. Ceux-ci ne doivent leur salut qu'à leurs études. Leur régularisation qui était possible auparavant, devient un objectif de plus en plus compliqué à atteindre. C'est pourquoi le réseau universitaire sans frontières (RUSF) appelle à la solidarité et au rassemblement.
Une préfecture embarrassée
Depuis la rentrée universitaire, RUSF organise des rassemblements pour sensibiliser sur la situation des étudiants étrangers et obtenir la régularisation pour tous. Aujourd'hui (12 décembre), un nouveau rassemblement est prévu, face à la Cité Universitaire internationale de Paris. Un choix pas anodin : « si la préfecture n'a toujours pas écouté nos revendications, nous savons que les
rassemblements les mettent dans l'embarras, surtout devant la Cité Universitaire, qui se veut un espace de « rayonnement international » ».
Peu de recours
Si jusqu'ici RUSF pouvait faire des demandes de régularisations exceptionnelles, aujourd'hui les administrations sont beaucoup plus réticentes. Les attentats de ces deux dernières années et l'état d'urgence n'ont pas arrangé la situation : « depuis les attentats de novembre 2015, la préfecture de police de Paris n'acceptait plus les dossiers inférieurs au niveau Master pour la régularisation exceptionnelle par les études (…) Depuis la rentrée 2017, elle n'accepte plus aucun dossier de régularisation » selon RUSF.
La réussite ou rien
Le destin des étudiants étrangers est étroitement lié avec leur parcours universitaire. Ces derniers dénoncent une politique d'ingérence de la préfecture dans les parcours : « c'est elle [la préfecture, ndlr] qui nous refuse le renouvellement du titre de séjour lorsque nous redoublons ou lorsque nous choisissons de nous réorienter, passant de la sociologie à l'histoire ou de la biologie à l'informatique. Privés de droits, nous continuons à payer la sécurité sociale sans bénéficier de la couverture médicale ».
Aujourd'hui RUSF appelle au troisième rassemblement depuis mi-novembre et invite à manifester ce matin (12 décembre) devant la Cité universitaire (Paris 14e) pour la régularisation de tous les étudiants mais également « l'arrêt du contrôle des titres de séjour pour l'inscription à l'université ».
CH. Célinain