Les effets de la raréfaction de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis

 Les effets de la raréfaction de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis


A une semaine de la rentrée scolaire, enseignants et parents d'élèves de Seine-Saint-Denis s'inquiètent de la raréfaction de la médecine scolaire dans le département. Fait loin d'être anodin, il pourrait creuser un peu plus le fossé des inégalités, devant la santé d'une part, et l'éducation d'autre part. Ainsi plusieurs associations prévoient un recours auprès du tribunal administratif avant la rentrée.


Des chiffres qui interrogent


Selon les associations (LDH, FCPE 93, Sud éducation 93 et FSU 93) dénonçant les manques de la médecine scolaire en Seine-Saint-Denis, en 2015 seuls « 17 postes de médecins l'Education nationale étaient pourvus sur les 49 provisionnés pour l’ensemble du département ». Les effets sont  indéniables dans le 93 : 40% des enfants passent la visite médicale des 4 ans, seulement 10% passent celle des 6 ans. Cette dernière visite étant pourtant obligatoire selon le code de l'éducation.


Inégalités


La visite médicale scolaire est d'une importance capitale puisqu'elle « a pour objectif en particulier de détecter les troubles de l’apprentissage, ou les pathologies pouvant entraver les apprentissages », rappellent les associations.


Ces dernières insistent également sur le fait que, le manque au niveau de la médecine scolaire, ajoute de l'inégalité dans un département étant déjà un parent pauvre en terme d'éducation : « Elle [la carence en terme de médecine scolaire, ndlr] renforce aussi les inégalités dans l’accès à la santé, entre les familles qui dépendent des services publics pour la santé de leurs enfants, et les autres ».


Recours


Les voix des associations s'élèvent donc afin que tous les postes de médecins et d'infirmiers de l'Education nationale soient pourvus pour, ainsi, respecter la loi et s'acquitter des visites médicales obligatoires des enfants de 6 ans. Une condition primordiale pour « assurer le bien-être des élèves et réduire les inégalités de santé dans le département ».


C'est pourquoi, la LDH, la FCPE 93, Sud éducation 93 et la FSU 93, annoncent le dépôt d'une requête en responsabilité au tribunal administratif de Montreuil, et ce dès le 31 août prochain, soit la veille de la pré-rentrée des enseignants.


La rentrée scolaire pourrait une nouvelle fois être agitée en Seine-Saint-Denis, d'autant plus les problèmes liés au manque de moyens dans les établissements n'ont fait qu'être repoussés années après années…


CH. Célinain