Les candidats à la présidentielle interpellés sur la politique migratoire
S'il est bien un moment idéal pour faire entendre ses revendications auprès des hommes politiques, c'est la période électorale (élection présidentielle et bientôt législatives). Ainsi le Réseau Education Sans Frontières (RESF) a décidé d'interpeller directement les candidats à l'élection présidentielle sur ce que devrait prendre en compte la future politique migratoire française, et surtout la politique d'accueil.
Des droits fondamentaux
Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon, François Fillon, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Jean Lassalle, se sont vus adresser, par RESF, un courrier leur demandant de prendre en considération les revendications plus ou moins ignorées depuis des années : « Le but de cet appel est d’amener les candidats à se prononcer sur les mesures indispensables pour que les familles, les enfants et les jeunes majeurs « immigrés » installés en France parfois depuis des années trouvent leur place dans la société, bénéficient des droits qui devraient être ceux de tout individu (des papiers, un toit, une école) » selon le réseau national. Les quinquennat, les gouvernements, droite et gauche, se succèdent et la situation reste désespérément la même : « sous la droite comme sous la gauche, les politiques d'immigration menées sur des principes identiques de suspicion systématique et de concessions démagogiques à la xénophobie, ont bloqué l'accès aux droits fondamentaux pour de trop nombreux étrangers ».
Revendications
Régularisation des titres de séjour pour les étrangers qui vivent et qui étudient sur le territoire français, respecter le droit d'asile et en faciliter l'accès, concernant les mineurs isolés étrangers (MIE), RESF demande un accueil digne comprenant un accès à l'hébergement, la santé, la scolarisation et l'éducation. Autant de demande qui ont été renouvelées dans cet appel aux candidats à la présidentielle.
De plus, que l'Etat ait des réticences à aider les étrangers est une chose, mais qu'il interdise aux citoyens d'apporter leur aide… : « Nous exigeons la suppression réelle et définitive du délit de solidarité : le secours aux personnes en situation de vulnérabilité ou de précarité, entre autres aux migrants est plus que légitime, c’est un impératif moral » s'indigne RESF. Egalement dans le collimateur, l'application de l'Etat d'urgence, mesure d'exception devenue la norme, avec son lot d' « atteintes aux libertés ».
Avec cet appel, RESF tient à remettre l'humain au cœur du débat afin que la question migratoire ne soit pas traiter de façon superficielle à des fins électoralistes. Les candidats répondront-ils à cet appel ? Ce qui est sûr, c'est qu'ils auront été avisés…
CH. Célinain