Les candidats à la présidentielle interpelés sur l’immigration
Au crépuscule du quinquennat de François Hollande, le bilan de la politique de migration, et notamment de l’accueil des migrants, est des plus critiquées. Promesses non tenues, démantèlements de camps en série, les associations d’aide aux migrants sont loin d’être optimistes quant à l’avenir. Ainsi, pour repartir sur de bonnes bases, l’association France Terre d’Asile propose une série de recommandations à l’adresse des candidats à la présidentielle.
Appliquer les lois existantes
Alors qu’en Europe, le nombre de demandeurs d’asile a quadruplé entre 2012 et 2015 pour atteindre 1,3 million de demandes, la France est relativement peu impactée : 61 468 en 2012 à 85 244 en 2016. Toutefois, malgré la récente réforme du droit d’asile, les administrations ont du mal à se désengorger, les délais d’enregistrement des demandes s’étalant régulièrement sur plusieurs mois.
Concernant le droit d’asile, une des préconisations de FTDA est le respect du délai de trois jours pour l’enregistrement de la demande du droit d’asile, comme le prévoit la loi de 2015. En outre, l’association veut endiguer la multiplication des dispositifs d’accueil d’urgence : « Les dispositifs d’accueil d’urgence doivent être transformés progressivement en Cada [Centre d’accueil pour demandeurs d’asile, ndlr] afin d’harmoniser par le haut les normes d’accueil des demandeurs d’asile ».
Plus de protection pour les mineurs isolés étrangers
Depuis plusieurs années, les dispositifs de détermination de l’âge des mineurs isolés étrangers sont pour le moins contestés, notamment la fiabilité des tests osseux. Pour FTDA, afin d’éviter un véritable parcours du combattant à ces mineurs, qui plus est, dans un climat de suspicion de fraude, la question de la détermination de l’âge doit être réglée en amont : « Un mécanisme de repérage et d’identification des mineurs, aux points d’entrée de l’Europe, doit être mis en place afin d’évaluer leur situation et leur vulnérabilité. Après identification par une autorité compétente, les jeunes pourraient se voir remettre un document attestant de leur minorité, reconnu et utilisable pour toute démarche ultérieure dans l’UE ».
L’Europe face à ses responsabilités
Pour l’association FTDA, la coopération des Etats européens avec les pays d’origine des migrants et réfugiés est un élément déterminant qui doit être pensé comme un travail en commun : « Les cadres de partenariat avec les pays tiers doivent reposer sur un principe de coopération et de renforcement des capacités juridiques et d’accueil, et non se fonder sur les seuls objectifs de retour et de réadmission ».
Afin de résoudre les problématiques d’immigration « illégale » liées à un afflux massif de migrants vers l’Europe, l’association prône le développement de voies légales : « Outre la réinstallation, des voies de migrations légales doivent être développées et généralisées (visas humanitaires regroupement familial…) ».
Les candidats à l’élection présidentielle auront donc de quoi réfléchir pour améliorer leur politique d’immigration. Si toutefois, ces propositions arrivent jusqu’à leurs oreilles…
CH. Célinain