Leïla Ssina sort son nouvel album. Interview

 Leïla Ssina sort son nouvel album. Interview

Leïla Ssina sort son album « Sympa »


 


Leïla Ssina, jeune chanteuse qui croque la vie à pleines dents, sort son nouvel album « Sympa » le 27 mai 2016. La veille, son concert de présentation se fera à la salle « Les 3 Baudets » de Paris. Avec des titres dénonciateurs et d’autres plus personnels, une voix gorgée de soul et une musique jazzy et pop à la fois, l'artiste nous emmène dans son univers original, simple et bourré d'humour. Interview.


 


LCDL : Sur la pochette de votre album, on peut vous voir assise sur des toilettes; quelle en la signification ?


Leila Ssina :Je voulais pas trop me prendre au sérieux; sur la pochette de mon album, on a essayé de trouver un truc assez décalé dans une posture de diva et un endroit assez peu commode.


 


Quel est le meilleur moyen de profiter de la vie d’après-vous ? Puisque l’on va tous finir « Six feet under » au final, comme vous le chantez si bien dans votre titre.


Le meilleur moyen de profiter de sa vie est de faire ce qu’on a envie de faire. Il faut passer le plus de temps possible avec les gens qu’on aime et passer le plus de temps possible à faire des choses qui nous font du bien. Aussi, il faut surtout faire du bien autour de nous.


 


Dans « Ton regard me salit »,  vous dénoncez le machisme et la manière dont certains hommes voient les femmes. Dans les rapports inégalitaires hommes/femmes, quel est, selon vous, le problème principal ?


Je pense qu’il faudrait pénaliser les agressions verbales envers les femmes. Mais le problème n’est pas seulement le verbal, c’est que souvent ça en arrive aux mains. Quand la fille a le malheur de répondre ou de riposter, elle prend des risques et ça c’est juste pas possible. On ne peut pas se laisser traiter comme un morceau de viande sans pouvoir riposter. Il y a un gros problème à ce niveau.


 


Quelle est la plus grande faiblesse de l’être humain selon vous ? L’amour ou le temps qui passe ?


Je pense que c’est le temps qui passe. J’en parlais avec des amis il n’y a pas longtemps, je trouve que dans ma génération, les trentenaires, on est une génération de personnes qui ne veulent pas grandir. Ils font beaucoup moins adultes que leurs ainés. J’ai l’impression qu’on est dans une époque culte de la jeunesse. Les gens ne veulent plus être adulte. De ce fait, la faiblesse la plus universelle est le temps qui passe. Je ne pense pas que l’amour soit une faiblesse.


 


D’où pensez-vous tenir cet humour et ce style qui vous est très personnel ?


C’est toujours la même chose, l’envie de ne pas se prendre au sérieux. Prendre la vie, ses travers et ses gravités avec le sourire ou une manière d’en rire. C’est une façon de voir les choses graves un peu moins graves qu’elles ne le paraissent. On va dire que c’est un moyen de dédramatiser.


 


Quel est le message premier que vous souhaitez faire passer avec cet album ?


Encore une fois, le message premier est qu’il faut arrêter de se prendre au sérieux, parce que de toute façon on va tous mourir un jour.


 


Quel est l’artiste dont vous vous inspirez le plus ?


 Je m’inspire de plein d’artistes mais pas de manière directe. Je pense que chaque artiste a des influences, on ne peut pas faire sans. Je serais incapable de donner une seule influence, il y en a plusieurs. Michael Jackson et Stevie Wonder ont beaucoup influencé le début de ma vie. Après je me suis plus intéressée aux auteurs, aux gens qui écrivent des textes, notamment la chanteuse Clarika. Elle n’est malheureusement pas très connue, elle gagnerait à l’être bien plus, car je trouve que c’est une superbe auteure contemporaine.


 


Si on vous demandait d’enregistrer un titre avec un chanteur, lequel choisiriez-vous ?


Mathieu Boogaerts parce que j’adore ce qu’il fait. Je trouve qu’il a un super univers et j’aimerais bien travailler avec lui si j’en avais l’occasion. L’artiste prépare déjà un prochain album, gardons le suspense de ce qu’il nous réserve.


 


Propos recueillis par Lina Badreddine