Le projet de grande mosquée de Marseille définitivement enterré

 Le projet de grande mosquée de Marseille définitivement enterré

Le conseil municipal de Marseille a voté le 4 octobre la résiliation du bail du terrain qui devait accueillir le futur lieu de culte.


Comme attendu depuis plusieurs jours, le conseil municipal de Marseille a définitivement enterré le projet de grande mosquée. La ville avait consenti en 2007 un bail de 50 ans pour un terrain municipal. Mais 9 ans plus tard, le projet est au point mort et les arriérés de loyers s’accumulent selon la mairie, qui a donc résilié le contrat.


 


62 000 euros d’arriérés de loyer


« Le bail est caduc, le permis de construire est caduc, ce n’est pas la peine d’aller plus loin », a lancé le maire (LR) Jean-Claude Gaudin lundi 3 octobre avant de mettre au vote le rapport 235 qui portait sur la « résiliation du bail emphytéotique administratif conclu par la ville de Marseille au bénéfice de l’association La Mosquée de Marseille pour l’édification d’une mosquée ».


La municipalité a avancé plusieurs motifs pour cette résiliation, dont un terrain laissé à l’abandon et des problèmes de recouvrement de loyers. L’association, qui a cumulé trois ans de retard de loyers, soit 62 000 euros, s’est toutefois engagée à régulariser sa situation d’ici à la fin de l’année.


Une partie de l’opposition de gauche a voté contre la résiliation du bail, notamment la sénatrice socialiste Samia Ghali et l’écologiste Karim Zéribi. M. Gaudin s’est, en revanche, engagé à « faciliter » un éventuel futur projet, « si un jour la communauté musulmane veut ériger une grande mosquée ». « Nous vérifierons l’origine des fonds, nous vérifierons si c’est possible et, à ce moment-là, nous chercherons un terrain pour construire cela », a-t-il poursuivi.


 


Un chantier au point mort


La première pierre de l’édifice a été posée en 2010 sur un terrain de 8 000 m² sur le site des anciens abattoirs, situés au nord de la ville, dans le 15e arrondissement. Faute de financements et de divisions au sein de l’association porteuse du projet, les travaux n’ont jamais réellement commencé. Aujourd’hui, le terrain est à l’abandon et le bâtiment actuel, destiné à la destruction, n’est toujours pas rasé.


La cité phocéenne compte quelque 220 000 musulmans, dont 70 000 pratiquants, sur 850 000 habitants, selon une estimation établie à partir de données du conseil régional du culte musulman (CRCM) et de la préfecture des Bouches-du-Rhône. Elle abrite également environ 70 mosquées et salles de prière officielles, toujours selon le CRCM.


Rached Cherif


(Avec AFP)