Le port du voile désormais interdit à l’Assemblée nationale
Le voile est désormais officiellement banni de l'Assemblée nationale. Ce mercredi 20 décembre, l'article 9 de l'instruction générale du Parlement a été modifié. En plus de nouvelles règles vestimentaires, le texte indique qu'"ainsi est prohibé le port de tout signe religieux" à l'intérieur de l'hémicycle.
Un changement radical : auparavant, les élus n'étaient en aucun cas soumis au devoir de neutralité. "Les fonctionnaires représentent l’administration et les élus, les citoyens. À ce titre, ils sont tout à fait libres d’exprimer leurs opinions", avait expliqué Nicolas Cadène, secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité au moment de "l'affaire Ramlati".
Ramlati Ali fraîchement élue députée de la première circonscription de Mayotte avait déclenché la colère de la droite et de l'extrême droite, en juillet dernier, après avoir débarqué à l'Assemblée nationale avec le châle traditionnel que portent les femmes mahoraises.
Nicolas Cadène était venue à sa rescousse pour expliquer qu'"en tant qu'élue, elle a le droit de porter un signe religieux puisqu'un élu, de fait, n'est pas neutre. Il n'est ni neutre politiquement, ni neutre religieusement".
Dans l’histoire, de grandes figures de l’Assemblée ont siégé en tenue religieuse, à commencer par l’abbé Pierre (1945-1951) ou le député-maire de Dijon, le chanoine Kir (1945-1967). Sans oublier le premier "député musulman" à l’Assemblée, un certain Philippe Grenier, député du Doubs (1896-1898), converti à l’islam et qui venait dans l’hémicycle en Gandoura et turban. Mais ça, c'était avant…
Nadir Dendoune