Le Medef interroge l’urbanisme dans les quartiers
« Entreprendre la réunification de la France : vers la reconstruction des banlieues », c’était le thème du colloque qui s’est tenu cet après-midi, le 21 novembre, au siège du Medef. L’occasion de confronter le mea culpa des professionnels de l’urbanisme et le principe de réalité d’entrepreneurs de terrain.
Pierre Gattaz, le président du Medef, n’était pas présent cet après-midi, il a laissé un message vidéo soulignant son souci de « revitalisation socio-économique de nos territoires, urbains, semi-urbains et d’outre-mer ». « Un chantier pharaonique », précise en introduction Léonidas Kalogeropoulos, porte-parole des chantiers de l’entreprenalisme, « ce sera une des principales sources d’emploi et d’excellence française ».
Droit à l’urbanité
A la tribune se succèdent des architectes, des représentants de différentes structures chargées de l’aménagement des villes et des quartiers. Roland Castro, président de Castro Denissof Associés, fustige l’architecture de Le Corbusier et de tous ceux qui ont construit les quartiers en France dans les années 60. L’architecte prône le « droit à l’urbanité », « cette question de la beauté de la ville est centrale », martèle-t-il.
« En 2005, l’Anru a permis de changer la donne », nuance Yves Laffoucrière, conseiller du Président d’Action Logement, « on a gagné la bataille ponctuellement en montrant que l’on peut créer du beau mais on ne l’a pas gagnée concernant l’emploi. Il faut maintenant y aller plus fort ».
Implication nécessaire des habitants
Pascale Poirot, présidente de l’UNAM, l’Union nationale des aménageurs, rappelle alors l’urgence dans laquelle ces logements ont été construits, et ce « en manquant de réflexion globale ». « A l’époque, on n’a pas résonné en termes d’urbanisme », admet-elle.
Le micro est ensuite donné à Moussa Camara pour un discours nécessaire de terrain. Il vient d’un quartier de Cergy, « qui a subi le programme Anru en 2004 ». Le président des Déterminés raconte la façon dont « ça nous est tombé dessus : sans les habitants, sans que l’on puisse s’approprier ce projet ».
Pour Moussa Camara, « la réussite des quartiers doit passer par l’implication des habitants, en tant que partenaires. Si on ne change pas notre façon de travailler, on ne réussira pas ! ».
« C’est vrai que pour la concertation, on n’a pas été au top », avoue Yves Laffoucrière. « On a un énorme boulot à faire, le rôle des aménageurs a changé », concède Yves Crochet, co-fondateur d’Open Partners, « il est vrai que l’aménagement n’incombe désormais plus seulement aux architectes ».
Chloé Juhel