Le Djihadiste Thomas Barnouin, proche de Mohamed Merah, a été fait prisonnier par les combattants kurdes

 Le Djihadiste Thomas Barnouin, proche de Mohamed Merah, a été fait prisonnier par les combattants kurdes


Vétéran de la nébuleuse djihadiste du Sud-Ouest dans laquelle ont gravité Mohamed Merah et les frères Clain, Thomas Barnouin est tombé à la mi-décembre aux mains des combattants kurdes en Syrie, où il était parti se battre en 2014. Deux autres convertis venus de France figurent également parmi les prisonniers des Unités de protection du peuple kurde (YPG).


Selon TF1 et LCI qui ont révélé l'information, confirmée de source proche du dossier, l’Albigeois de 36 ans a été arrêté le 17 décembre par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la région d'Hassaké (nord-est). D'autres djihadistes français ont été arrêtés, a indiqué la source, sans en préciser le nombre. Parmi eux: deux autres « convertis », Romain Garnier et Thomas Collange.


Barnouin a été condamné à Paris, en décembre 2009, à cinq ans de prison, dont un avec sursis, dans le cadre de la filière dite d'Artigat, village de l'Ariège où résidait Olivier Correl. Cet imam salafiste est souvent présenté comme le mentor de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012, et de Fabien Clain, « voix » de la revendication par l'EI des attentats parisiens du 13 novembre 2015.


En 2014, Barnouin est au cœur d'une nouvelle affaire de filière de départ vers la Syrie qui englobe encore une partie de la nébuleuse djihadiste du Sud-Ouest, dont le frère de Fabien Clain.


 


La hantise des revenants


Converti à l'islam vers 2000, Barnouin s'est progressivement radicalisé en fréquentant des mosquées à Albi, Toulouse et Château-Chinon. En février 2014, il décidait de repartir en Syrie, avec sa femme et ses enfants, avant que les autorités ne perdent sa trace. L'Albigeois est visé par un mandat de recherche délivré par la justice française.


Selon le gouvernement français, environ 1 700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes à partir de 2014. Sur ce total, au moins 278 sont morts et 302 sont revenus en France (244 adultes et 58 mineurs).


Les autres ont été soit capturés par les forces qui combattent l'EI en Syrie et en Irak, soit tués dans les combats, soit ont fui vers les derniers territoires tenus par l'EI ou d'autres foyers djihadistes (la Libye notamment). D'après les services de renseignement français, "quelques dizaines" d'adultes français, combattants djihadistes ou leurs épouses, se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak ou en Syrie.


Depuis les attentats de novembre 2015, en partie perpétrés par des djihadistes français de retour de Syrie, les « revenants » du jihad sont la hantise des autorités. Le cas des femmes accompagnées de leurs enfants est le plus épineux, et Emmanuel Macron avait indiqué en novembre que leur sort serait examiné au « cas par cas ». Ainsi trois enfants, âgés de 3 à 8 ans, d'un couple de djihadistes français partis en Irak rejoindre l'EI viennent d'être rapatriés, mais leur mère et son plus jeune enfant de moins d'un an sont restés sur place, selon ses avocats.


R.C


À lire aussi :


France. Djihadistes en France : l’étude qui met à mal les clichés sur la radicalisation


France. Ouverture du procès de Gilles Le Guen, le Breton djihadiste arrêté au Mali