Le conseil de discipline de La Poste souhaite licencier Redouane Ikil
Le tribunal l'a blanchi, la Poste le condamne. Après avoir subi 38 mois de détention préventive, suspecté d'avoir été le commanditaire de deux braquages survenus à Toulouse en 2012 et 2013, Redouane Ikil, 45 ans, ancien directeur d'agences postale s'est vu notifier ce lundi 28 août vers 17h par le conseil de discipline de la poste son licenciement pour "cause réelle et sérieuse", soit une procédure de licenciement pour faute lourde, sans indemnités donc.
Pour son deuxième entretien, la commission était composée de quatre cadres de la Poste, Redouane Ikil était accompagné de deux syndicalistes de Sud-Ptt ainsi que de son avocat. La confrontation a duré trois heures et le salarié qui demandait sa réintégration a pu avancer ses arguments. En vain.
"Le conseil de discipline me reproche de n'avoir pas dénoncé une agression que j'ai subi à mon domicile (NDLR : en janvier 2013, deux individus lui avaient extorqué un croquis de l’une des agences postales braquées par la suite). "Je ne pouvais pas porter plainte parce qu'ils avaient menacé de représailles ma famille", se défend Redouane Ikil.
Acquitté le 30 juin dernier par la cour d’assises du tribunal de grande instance de Haute-Garonne (il y aura un autre procès puisque le parquet a fait appel), celui qui était entré à la Poste en tant qu'apprenti à l'âge de 20 ans et avait gravi tous les échelons depuis pour finir directeur, espérait reprendre son travail à la Poste.
"J'étais même disposé à aller travailler dans une autre région", nous avait-il alors confié. Au lieu de cela, il avait reçu, à sa plus grande surprise, une convocation pour un "entretien préalable au licenciement".
Mercredi 16 août, le syndicat Sud PTT 64 avait demandé la réintégration de Redouane Ikil au sein des effectifs de la Poste. "Sur un poste de travail correspondant à son grade et à ses capacités, précise le syndicat afin quil puisse reprendre une vie normale, entouré de sa famille et de ses proches". Sud PTT 64 espérait alors "qu'une solution digne sera trouvée rapidement.
"J'espère encore que la Poste va aller à l'encontre de l'avis du conseil de discipline", lâche Redouane Ikil.
"Je n'ai pas envie d'aller au conflit. J'aime La Poste, que je considère comme une seconde famille, mais je me battrai jusqu'au bout pour faire valoir mes droits", a promis le quadragénaire.
Redouane Ikil devrait être fixé sur son sort très vite. Généralement, les décisions de licenciement sont prises sous quatre semaines.
Nadir Dendoune