Le combat de l’épouse d’un Chibani malade
M'Hamed Derhamoune vit en France depuis 1961. Il est aujourd'hui gravement malade, mais doit afronter cette épreuve seul. La prefecture de la Haute-Garonne refuse de délivrer un titre de séjour à sa femme qui vit en Algérie. Les associations se mobilisent.
Il a 87 ans et est atteint d'une pathologie grave qui engage son pronostic vital. M'Hamed Derhamoune est un Chibani algérien qui vit au Foyer Adoma « Le Fronton » à Toulouse. Il est aujourd’hui atteint d’une maladie dont beaucoup d’éléments laissent à penser qu’elle est une conséquence de ses conditions de travail en France. À l’annonce de sa maladie, son épouse, qui réside en Algérie, est venue à son chevet. Les services préfectoraux ont opposé des refus systématiques à toutes les démarches entreprises par cette femme, la renvoyant ainsi vers une procédure de regroupement familial.
Demande de titre de séjour
L’association “La Case de Santé” a accompagné à quatre reprises Madame Derhamoune au guichet de la Préfecture de la Haute-Garonne, sans jamais avoir pu obtenir un dossier de demande de titre de séjour. “Est-ce trop demander que ce couple puisse partager ces moments si particuliers dignement !”, peut-on lire dans le communiqué de l’association toulousaine.
Courriers sans réponse
Des courriers ont été envoyés au Préfet de la Haute-Garonne par plusieurs associations membres du collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » au courant du mois de mars. Aucune réponse. Le Défenseur de Droits a été saisi. Il a écrit au Préfet le 6 avril dernier. Aucune réponse.
Les associations se mobilisent donc aujourd’hui pour que la femme de ce Chibani algérien puisse accompagner son mari “dans son combat et dans des conditions dignes”. Parmi ces associations, il y a le GISTI, l’Association du Lien Interculturel Familial et Social (Bordeaux), Calima (Strasbourg), L'olivier des sages (Lyon) ou encore le Tactikollectif (Toulouse).
Chloé Juhel