Le CCIF lance une action contre la ministre Laurence Rossignol
Après les propos choquants de la ministre des Droits des femmes, le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) va mener une action de groupe pour qu’ils soient condamnés.
Face à la violence des mots, le CCIF entend répondre par une action collective. Les propos tenus par Laurence Rossignol, qui « stigmatisent à la fois la minorité noire et musulmane, notamment les femmes voilées », ne peuvent plus être « interprétés comme une énième maladresse sans conséquence » affirme le CCIF. « Nous ne pouvons accepter qu’un tel discours puisse rester impuni, au plus haut niveau de l’État. Si tel était le cas, un nouveau palier serait franchi en matière d’instutionalisation du racisme et de l’islamophobie » prévient le porte-parole du collectif.
Un message partagé par Abdallah Zekri, le président de l’Observatoire national contre l’Islamophobie, « je dénonce avec force ces propos qui stigmatisent les femmes musulmanes ».
Interrogée par l’AFP, la ministre a tout juste reconnu « une faute de langage » à propos des « nègres », avant d’affirmer qu’elle « ne retirait pas un mot » de ce qu’elle avait dit par ailleurs.
Un discours qui a convaincu le CCIF de « mener une action de groupe contre les propos de la ministre Laurence Rossignol ». Le collectif lance donc un appel à toutes les personnes visées par les propos de la ministre à se rapprocher de son service juridique et à déposer plainte. Le CCIF se chargera ensuite de l’ensemble de la procédure.
« Le racisme n’est pas un accident, mais un système, dont certains mécanismes sont normalisés au sein même des institutions » dénonce le collectif qui en appel « à la responsabilité politique et à celle des instances de régulation du discours public, notamment le CSA ».
L’opération, « qui rassemble déjà des centaines de plaignants » vise à « mettre en cause la responsabilité de ceux dont les décisions et les discours abîment nos vies et celles de nos concitoyens, au quotidien ».
Rappelons que depuis le dérapage nauséabond de la ministre, aucun membre du gouvernement n’a trouvé bon de réagir.
Jonathan Ardines