Le CCIF écrit à Manuel Valls

 Le CCIF écrit à Manuel Valls

Yasser Louati


 


La lettre du porte-parole du collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) est parue jeudi (14 avril). Les reproches sur la politique de Manuel Valls fusent.


 


 


« Vous revoilà encore une fois avec vos obsessions sur l’islam que vous voulez imposer à la nation », voici comment débute la lettre de Yasser Louati. Il lui reproche comme beaucoup de citoyens français, de prioriser la question de la religion et le port du voile, à des interrogations sociétales bien plus considérables, comme le chômage des jeunes.


 


 


Des priorités peu communes


 


Le Premier ministre avait déclaré lors de son intervention au théâtre Déjazet « Oui, il y a du chômage » et poursuivi, « l’essentiel c’est la bataille identitaire, la bataille culturelle ». Le président de la République a démontré jeudi (14 avril), lors de son entretien sur France 2 dans « Dialogues citoyens » que le gouvernement ne paraît pas conscient de l’ampleur que représente le chômage des jeunes en France.


 


Yasser Louati ne manque pas de lui rappeler, il écrit : « Le Premier ministre de la République ignore le peuple qui manifeste et, au lieu de l’écouter, lui rétorque que le véritable souci ne doit pas être son avenir mais… la femme voilée » et questionne « Qu’avez-vous à dire à nos jeunes dont près de 26% sont au chômage ? ».


 


 


Manuel Valls incompatible avec la République ?


L’auteur de la lettre ne mâche pas ses mots, après avoir reproché au Premier ministre d’oser demander si l’islam est compatible avec la République, il rappelle que des dizaines de milliers de soldats musulmans sont tombés pour elle durant la Première guerre mondiale. « Ce n’est pas la compatibilité de l’islam avec la République qu’il faut démontrer mais plutôt la vôtre ».


« Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez pas fustiger le voile, symbole selon vous de l’intégrisme, alors que vous venez de passer plusieurs contrats d’armement avec le régime saoudien » ajoute le porte-parole du collectif.


Lina Badreddine