« Latifa, le cœur au combat », le docu qui parle aux jeunes

 « Latifa, le cœur au combat », le docu qui parle aux jeunes

Affiche du docu « Latifa


Ils sont venus de Garges, Joinville, Houilles, Paris ou encore Aubervilliers. Parfois avec leurs professeurs, souvent avec leurs éducateurs. Plus de 300 lycéens franciliens ont assisté hier, au cinéma Le Louxor, à l’avant-première du film « Latifa, le cœur au combat », d’Olivier Peyron et Cyril Brody, dans le cadre d’une invitation lancée par l’association « Cinéma pour tous », présidée par Isabelle Giordano.


Après quelques ricanements épars et un « Attends, je vais sur Snap’ » qui a provoqué l’hilarité de la salle, les jeunes n’ont pas moucheté de tout le documentaire. A part quelques longueurs, que l’audience ne semble pas avoir relevées, ce film nous plonge dans le quotidien de Latifa Ibn Ziaten, cette « grande dame de l’Histoire de France » qui passe sa vie à écumer les écoles et les centres pénitentiaires, et ce depuis l’assassinat de son fils Imad, une des 7 victimes de Mohamed Merah, le 11 mars 2012.


Aider les autres


La caméra a suivi cette « mère courage » pendant un an, à travers ses déplacements quasi-quotidiens, à Tanger, Rouen, Pékin, au centre de détention de Tarascon, répétant inlassablement le même discours : « ce qui est arrivé, est arrivé. Tout ce qu’il reste, c’est l’action (…). Imad a laissé un vide, il faut que je le remplisse en aidant les autres ».


Alors, c’est ce qu’elle fait. Latifa Ibn Ziaten engage le dialogue avec tout le monde, embrasse les jeunes, en serre certains dans ses bras, son témoignage recueille souvent beaucoup d’émotion. Ces images révèlent également le visage de ses fils et de sa fille, et très furtivement celui de son mari, Ahmed, que l’on devine plus taiseux.


Une star, un modèle


De l’émotion, il y en a eu hier dans la salle du Louxor également. Une fois les lumières rallumées, la salle ovationne celle que l’on pourrait presque prendre pour une star, un modèle tout du moins.


Aminata, élève de 3e, et Mariam, en 4e, écrasent toutes les deux une larme en témoignant à Latifa Ibn Ziaten leur émotion et leur soutien. Rarement une projection-débat aura suscité autant de passion de la part d’un public jeune.


Et Isabelle Giordano de conclure : « Demandez à vos professeurs en classe de travailler sur ce documentaire ! ». Il y a fort à parier que ces images poursuivront leur route dans de nombreux établissements scolaires.


Chloé Juhel