Latifa Ibn Ziaten, la mère de l’un des soldats tués par Mohammed Merah, sifflée à l’Assemblée nationale à cause de son voile
Latifa Ibn Ziaten, décorée de la Légion d'honneur, était pourtant devenue, depuis la mort tragique se son fils assassiné froidement à Toulouse le 11 mars 2012 par Mohamed Merah, la coqueluche des médias et des politiques qui voyaient tous en elle une femme courageuse.
Née le 1er janvier 1960 au Maroc, Latifa Ibn Ziaten avait créé peu après la mort de son fils, l’association Imad-ibn-Ziaten pour venir en aide aux jeunes des quartiers en difficulté et depromouvoir la laïcité et le dialogue interreligieux.
Le 19 novembre dernier, elle avait même reçu le prix de la fondation Chirac en raison de son engagement en faveur du vivre-ensemble. Mais visiblement, tous ses efforts ne suffisent pas et elle reste aux yeux de certains, "une femme voilée", et rien d'autre.
Venue témoigner lors des "Rencontres de la laïcité" du groupe socialiste organisées à l'Assemblée nationale, Latifa Ibn Ziaten, a été sifflée et huée par des participants. La raison ? Son voile, comme le rapportent plusieurs journalistes présents au moment de l'incident.
Ces mêmes participants auraient ensuite quitté la salle suiteà l'intervention de Latifa Ibn Ziaten. Dans la soirée, le député PS des Hautes-Pyrénées Jean Glavany, à l'origine de ces "rencontres", est revenu sur l'épisode, insistant sur le fait qu’aucun député présent dans la salle n'a pris part aux sifflets :
"Suite aux allégations non fondées de deux journalistes [en réalité, aucun journaliste n'a évoqué de députés, NDLR ] (…) je tiens à faire la mise au point suivante. Deux participants, qui n'étaient ni députés ni manifestement socialistes, sur 200 ont voulu contester le port de ce foulard (…) J'ai donc invité ces deux personnes à quitter à la salle", écrit-il sur Facebook.
Selon le média en ligne BuzzFeed, Latifa Ibn Ziaten a par la suite expliqué que son foulard était un "signe de deuil pour la perte de son fils et non plus un symbole religieux".
Nadir Dendoune