Latifa Ibn Ziaten inaugure la maison Imad
Mardi 16 février à Garges-Lès-Gonesse (Val-d’Oise), Latifa Ibn Ziaten a ouvert la première maison Imad pour la jeunesse et les parents. Une seconde devrait voir le jour au Maroc.
« Cette maison Imad va permettre de travailler avec nos jeunes et les parents, certains ne savent plus quoi faire, elle sera ouverte pour eux ». Depuis la mort de son fils Imad, ce jeune soldat français tué à Toulouse en 2012, Latifa Ibn Ziaten se bat pour promouvoir les valeurs de la République.
Ce mardi matin, très émue, elle a inauguré la première maison Imad en présence du maire de la ville, Maurice Lefèvre, anciennement républicain. L’intérieur, sobre et sans démesure, se constitue d’un accueil, d’une grande salle commune avec un plan de travail et sa cuisine, et du bureau de Latifa qui sera là « deux à trois par semaine ».
Ouverte sept jours sur sept« pour tous ceux qui le souhaitent », cette maison est le fruit d’une longue réflexion. « J’ai sillonné la France, l’Europe et le Maghreb, les gens m’ont beaucoup parlé et ils veulent un lien plus proche, le voilà ! »; se félicite la Franco-marocaine qui remercie au passage le maire « pour son aide et son soutien ».
Le but sera de travailler avec les jeunes, avant qu’ils ne se radicalisent ou qu’ils décrochent du système. Une équipe constituée de psychologues et d’éducateurs professionnels se relaiera pour apporter son soutien à une jeunesse trop souvent abandonnée. « Il faut écouter les jeunes, ils en ont besoin. On ne donne pas d’importance à cette jeunesse. Nous allons les accompagner, dialoguer, les sortir de leurs quartiers et leur faire connaître les valeurs républicaines, les richesses de ce pays que j’adore », explique Latifa.
« Ils nous disent "aidez-nous", "trouvez-nous des solutions", nous allons le faire pour qu’ils puissent sortir de chez eux et saisir leur chance » ajoute Latifa qui n’en oublie pas les parents, parfois dépassés, « ils expliquent qu’ils n’ont pas vu leurs enfants changer, leurs enfants partir… Nous allons aider ces mères qui sont le pilier de la maison, leur expliquer que l’école débute à la maison ».
Déterminée, Latifa Ibn Ziaten rappelle « que la jeunesse est l’avenir de demain » et prévient, « s'il faut déplacer des montagnes, je le ferai ».
Maurice Lefèvre, maire de la commune du Val-d’Oise abreuve dans ce sens et ne cache pas sa confiance, « je suis certain que ceux qui entreront dans la maison Imad en repartiront avec le sourire, l’apaisement et la volonté d’agir ».
Fière « d’ouvrir cette maison pour travailler sur le vivre ensemble » Latifa Ibn Ziaten dévoile déjà sa prochaine étape, « ouvrir une maison Imad au Maroc ».
Jonathan Ardines