Lancement de l’observatoire des conséquences de l’état d’urgence sur la situation des étrangers
Le gouvernement a annoncé vouloir prolonger l’état d’urgence, en vigueur depuis les attentats de novembre à Paris, malgré l’inquiétude croissante de nombreuses organisations et personnalités. Après la révélation violations de droit, le Groupement d’information et de soutien des travailleurs immigrés (GISTI) lance un observatoire des conséquences de l’état d’urgence sur les étrangères et les étrangers.
L’organisation a déjà commencé à recenser les dérives provoquées par l’état d’urgence en France ; une mesure qui s’est d’ailleurs révélée peu efficace dans la lutte antiterroriste. « Les contrôles d’identité et les mesures administratives décidés sans contrôle judiciaire, même si les étrangers et les étrangères n’en sont, de loin, pas les seules cibles, fragilisent encore plus leur situation en France », estime le GISTI dans le communiqué accompagnant le lancement se sa plateforme.
L’association s’inquiète d’ailleurs de la prorogation de l’état d’urgence et de son inscription dans la Constitution que le gouvernement s’apprête à soumettre au vote de l’Assemblée nationale. Cette prolongation vise à renforcer l’arsenal répressif en attendant l’adoption d’une loi de lutte contre le crime organisé intégrant « dans le droit commun certaines mesures jusque-là réservées à l’état d’urgence », révèle l’ONG.
Le GISTI appelle donc « toutes les personnes ayant des informations, des décisions ou des témoignages à les partager » à travers cet observatoire. Il s’agit de recueillir « toutes informations sur des pratiques judiciaires ou administratives concernant les étrangers et les étrangères liées au contexte d’état d’urgence. »
Rached Cherif