La politique discriminatoire du Stif épinglée par les associations
La FASTI, la CGT, Dom’Asile, le Gisti, la Cimade et l'Union Syndicale Solidaires s’associent pour dénoncer la politique du conseil régional d’Ile-de-France dans les transports. Et elles ne mâchent pas leurs mots : « pour le Stif, toutes les personnes pauvres ne se valent pas ».
Il s’agit d’« une mesure qui stigmatise les personnes étrangères les plus vulnérables ». Depuis un mois, par une délibération du 17 février dernier, le Syndicat des Transports? ?d’Ile-de-France a exclu les titulaires de l’Aide Médicale d’État de la possibilité de bénéficier d’une réduction tarifaire pour l’usage des transports en commun en Ile-de-France. Auparavant, ces personnes bénéficiaient d’une réduction de 75% sur le forfait mois, au même titre que les bénéficiaires de la Complémentaire CMU.
Accroître l’isolement
Dans leur communiqué, la Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s, la CGT, Dom’Asile, le Gisti, la Cimade et l'Union Syndicale Solidairesn’y vont pas par quatre chemins : « En excluant les bénéficiaires de l’Aide Médicale d’État des réductions tarifaires, le Stif entérine une politique discriminatoire et illégale initiée par le conseil régional d’Ile de France ».
La décision du Stif renforce la stigmatisation à l'encontre des étrangers précaires qui ont besoin de se déplacer pour aller travailler, se rendre dans des lieux d'hébergement qui peuvent changer tous les soirs, aller à l’école, se soigner ou se rendre en préfecture afin de faire régulariser leur situation administrative. « Cette mesure aura donc pour conséquences d’accroître l’isolement des personnes les plus en difficulté et de rajouter des obstacles dans leur accès aux droits », précise le communiqué.
Intervention du préfet et du Défenseur des Droits ?
Par ailleurs, les associations souligent le fait que cette mesure est illégale : « la réduction tarifaire est une obligation légale qui s’impose à tout organisme de transport public, pour toutes les personnes ayant des ressources inférieures au plafond CMU-C, sans que puissent être exigées d’autres conditions ». La FASTI, la CGT, Dom’Asile, le Gisti, la Cimade et l'Union Syndicale Solidaires ont donc décidé d’attaquer devant les juridictions administratives la délibération votée par le Stif. Elles demandent au préfet de région et au Défenseur des droits d’intervenir.
Chloé Juhel