La loi contre le racisme de 1972 est-elle obsolète ?

 La loi contre le racisme de 1972 est-elle obsolète ?

« 45 ans après


La justice a-t-elle les armes pour réprimander les propos racistes ? C'est la question qui sera posée lors de la journée organisée par le MRAP à l'occasion des 45 ans de la loi contre le racisme de 1972. Est-elle obsolète face aux nouveaux moyens de communication ? Est-elle correctement appliquée et quelles évolutions peuvent être apportées pour une plus grande efficacité ? Des questions seront soulevées lors de la rencontre de demain (21 octobre).


Le racisme devient délit


La loi de 1972 contre le racisme a été, à cette époque, une avancée primordiale pour la lutte contre les discriminations comme l'indique le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) : « Les dispositions nouvelles visaient les diffamations et injures « envers une personne ou un groupe de personnes » élargissant ainsi le champ de protections à l’individu. La loi étendait aussi la liste des éléments qui constituent le caractère raciste des propos injurieux ou diffamatoires ».


Failles


Si la loi de 1972 a été une grande avancée, aujourd'hui il semble qu'il reste compliqué de condamner un individu pour des propos racistes. C'est notamment le cas dans les médias : « Les auteurs de propos racistes pouvaient régulièrement y échapper du fait de l’interprétation restrictive de la Cour de cassation et des contraintes procédurales qui enserrent à juste titre la loi sur la liberté de la presse ». Le cas d'Eric Zemmour, écrivain et journaliste, multi-récidiviste des propos incitant à la discrimination et plusieurs fois condamné à des amendes allant de 1000 à 5000 euros, montre le caractère peu dissuasif de l'arsenal législatif contre les propos racistes.


Réseaux sociaux et évolution de la loi


« Il est urgent d’interroger les modes de fonctionnement des réseaux sociaux, la difficulté d’identifier, de poursuivre et s’il y a lieu de condamner les expressions de racisme » explique le MRAP. Un point essentiel à l'heure où la communication passe de plus en plus par l'internet et les réseaux sociaux. Une des questions principales de la journée intitulée « 45 ans après, quels moyens pour renforcer la lutte contre le racisme ? » sera la question de l'évolution de la loi et de son application.


Pour y répondre, ou au moins apporter des pistes de réflexion, plusieurs spécialistes et personnalités prendront part au discussions. Parmi eux, Alain Terrenoire, benjamin de l’Assemblée nationale en 1972 et rapporteur de la loi, ou encore l'avocate Kaltoum Gachi, avocate au Barreau de Paris, qui apportera un éclairage sur les affaires Hortefeux et Zemmour, notamment.


CH. Célinain


« 45 ans après, quels moyens pour renforcer la lutte contre le racisme ? », samedi 21 octobre, 9h à 17h à la Bourse du travail (Paris).


Réservation obligatoire : Journée et déjeuner : 10€

[email protected] – 01.53.38.99.99 (Le matin)


Informations supplémentaire :cliquez ici