« La grande désillusion » de Taieb Talbi, ou les coulisses du Printemps arabe

 « La grande désillusion » de Taieb Talbi, ou les coulisses du Printemps arabe

« La grande désillusion – L’argent des dictatures et des Printemps arabes » de Taieb Tabli


 


« La grande désillusion – L’argent des dictatures et des Printemps arabes » de Taieb Talbi est un livre qui propose une analyse approfondie des causes et des conséquences de ce que fut le Printemps arabe. Avec des anecdotes sur trois pays que l’auteur connaît bien : la Tunisie, la Libye et l’Egypte.


 


Mars 2011. Taieb Talbi nous livre un témoignage précieux sur ce qui représente la « révolution majeure » du monde arabe, selon ses propres termes. « Ce livre n’est pas un roman ; ce n’est pas tout à fait un essai ; ce n’est pas seulement un témoignage », pour Antoine Sfeir qui signe la préface.


 


Encore en train de digérer


Taieb Talbi est né en Tunisie, il a longtemps travaillé en Libye. Il est devenu français par choix, quand son père est devenu engagé volontaire dans l’armée française. Dans « La grande désillusion – L’argent des dictatures et des Printemps arabes », l’auteur tente de faire cette analyse du Printemps arabe, si difficile parce que si proche : « nous n’avons pas encore vraiment digéré ce printemps, mais nous sommes en train de le faire pas à pas ».


 


Témoignage inédit


Pour lui, il a « rempli sa tâche » : livrer ce témoignage inédit qui concerne la Tunisie, la Libye et l’Egypte principalement. Et pour cause, Taieb Talbi est spécialiste de la gestion de la dette souveraine des pays émergents. Il conseille plusieurs Etats et multinationales en matière d’investissement, gestion d’actifs et allègement de la dette, notamment dans les pays du Maghreb.


 


Légende de la gifle


Par exemple, l’auteur revient sur l’immolation de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010, désigné par la presse internationale comme l’élément déclencheur du soulèvement en Tunisie. Taieb Talbi rappelle que d’autres citoyens se sont précédemment immolés, sans que cela n’attire l’attention de quiconque. Au même titre que les réseaux sociaux qui ont contribué à la « légende » de la gifle qu’aurait donné une femme policière à Mohamed Bouazizi. Des faits qui ont ensuite été contestés.


 


Cécilia et Mouammar


Dans « La grande désillusion – L’argent des dictatures et des Printemps arabes », Taieb Talbi nous confie, entre autres, les dessous de l’affaire de la libération des infirmières bulgares par Cécilia Sarkozy en Libye. L’ex-femme du colonel Abdelhafid, cousin de Mouammar Kadhafi et ancien Chef de la sécurité du Guide, a raconté à l’auteur « avoir vu Cécilia sortir brusquement en pleurant de la pièce où elle se trouvait avec Kadhafi » et avoir entendu le chef d’Etat libyen lui dire « Rattrape-la ! Rattrape-la ! Je lui donnerai ce qu’elle veut… ». On connaît la suite de l’histoire.


 


Chloé Juhel


« La grande désillusion – L’argent des dictatures et des Printemps arabes » de Taieb Tabli, paru aux éditions Riveneuve