« La France s’engage »: l’expérience de l’association Coexister
La France s’engage, un label lancé à l’initiative de François Hollande et en partenariat avec Total depuis 2014, a pour but de soutenir et de faciliter des initiatives sociétales innovantes portées par des individus, des associations ou des fondations. Il s’agit de récompenser des projets qui ont fait leurs preuves dans divers domaines : de l’éducation à l’écologie en passant par la santé ou encore la solidarité.
Les récompenser mais aussi les pousser à se développer ; puisque l’Etat investit la somme conséquente de 40 millions d’euros dans ce label durant toute la durée du mandat présidentiel. Une somme issue de deux fonds : le Fonds d’Expérimentation Jeunesse du ministère de la jeunesse et de la vie associative ainsi que le programme d’investissement d’avenir. Enfin le financement du label est complété par un partenariat avec le géant Total qui participe à hauteur de 10 millions d’euros.
Depuis 2014, ce sont 62 lauréats parmi plus de 1800 candidats qui ont bénéficié de la moitié de ces fonds. 4 sessions ont eu lieu et une cinquième se déroule actuellement en ce mois de juin. Sur la quinzaine de projets retenus à chaque session, 3 sont sélectionnés par les votes des internautes. Les votes pour la session de ce mois se déroulent actuellement depuis le 13 au 17 juin.
L’un de ces lauréats est le mouvement Coexister récompensé lors de la session de mars 2015. Il s’agit d’un mouvement ayant pour buts la rencontre et l’action entre jeunes, de toutes convictions et de toutes origines culturelles et religieuses, pour la promotion du vivre-ensemble.
Samuel Grzybowski, fondateur de Coexister nous explique la démarche : « Nous avons tout fait pour passer par la procédure des votes pour éviter d’être sujet à un jury qui peut être influencé par des considérations politiques et nous sommes arrivés premiers ». Il ajoute : « La France s’engage apporte une visibilité et encourage à une période où beaucoup doutent de la possibilité d’une coexistence basée sur la laïcité ».
Coexister va bénéficier de 450 000€ étalés sur trois années. « Cet argent nous permet de financer les transports, les formations, les accompagnateurs lors des activités, de même que développer et d’étendre notre réseau qui est d’aujourd’hui de 36 groupes locaux. La France s’engage nous a permis d’engager 4 salariés supplémentaires et de nombreux volontaires en service civique ».
Toutefois le fondateur du mouvement de coexistence active émet un bémol à ce label gouvernemental. « On nous avait promis un accompagnement et une visibilité médiatique qui sont absents. Et bien que le label soit porté par le président de la république, nous ne l’avons toujours pas rencontré ni aucun de ses ministres. C’est même tout le contraire puisque nous n’avons reçu aucun soutien du gouvernement qui a laissé les calomnies se répandre à notre égard, quand nous avons été attaqués par Caroline Fourest, par exemple. »
Amina Chagar
