La compagne française d’un terroriste du Bataclan exprime sa fierté
L'épouse française de Samy Amimour, un des trois kamikazes tués au Bataclan le 13 novembre, actuellement en Irak a écrit une série de mails à une connaissance pour dire sa fierté, selon Aujourd'hui en France/Le Parisien paraissant lundi. Dans son dernier courriel, trois jours après les attentats, elle exulte : « j’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains », se réjouit-elle.
« Tellement fière de mon mari »
« Je suis tellement fière de mon mari et de vanter son mérite, ah là là, je suis si heureuse ? » a-t-elle écrit à une des ses anciennes connaissances dans une série de courriels découverts par les enquêteurs où elle raconte sa vie dans des messages « contenant tous les codes de la propagande de l’EI », révèle le quotidien. L'attaque du Bataclan par trois assaillants a été l'action la plus peurtrière de la séries d'attentats du 13 novembre. Au total, 93 personnes ont perdu la vie dans la salle de spectacle, y compris les trois terroristes.
La jeune femme, qui vient d'avoir un enfant selon le quotidien, prévient son interlocuteur : « tant que vous continuerez à offenser l’islam et les musulmans vous serez des cibles potentielles, et pas seulement les flics et les juifs, mais tout le monde. »
Une jihadiste franco-française
Mariée religieusement à Samy Aminour, qu'elle a rencontré en Seine-Saint-Denis, la jeune femme de 18 ans a quitté le lycée en 2014 pour rejoindre en Syrie l'ancien chauffeur de bus radicalisé. Le kamikaze, mort à 28 ans le 13 novembre en commettant un carnage dans la salle de concert parisienne, était né et avait grandi à Drancy, en Seine-Saint-Denis, ville dont dépend le cimetière de La Courneuve où il a été inhumé le soir du réveillon de Noël.
Une jihadiste française non binationale à laquelle il serait impossible de retirer sa nationalité si le projet de loi constitutionnelle controversé venait à être voté. Ce cas illustre à la fois les limites du dispositif et l’injustice qu’il engendrera entre les Français binationaux et les autres.
Passage au droit du sang ?
C’est ce que rappellent les élus de gauche des quartiers. « Sans impact pour notre sécurité, cette proposition va créer une inégalité entre Français : pour des actes identiques qualifiés pareillement, la sanction sera inégale », écrivent dans un communiqué Vincent Tison, conseiller municipal de Joué-Lès-Tours, et Mohamed MOULAY, vice-président de la région Centre Val de Loire. « Les binationaux ne sont pas moins Français que les autres », estiment-ils. Le cas de la compagne du kamikaze démontre que les terroristes n’ayant que la nationalité française sont en tout cas aussi terroristes que les autres.
Ce cas illustre aussi la limite d’une autre mesure proposée par certains élus de droite, tel le député Hervé Mariton à savoir le remplacement du droit du sol par le droit du sang. Ainsi, ne naitraient français que des enfants de parents français.
Rached Cherif