La BD qui ravive la mémoire des « Résistants oubliés »
Il est des ouvrages que l’on aimerait voir enseigner à l’école. La bande dessinée « Résistants oubliés » de Kamel Mouellef, Olivier Jouvray et Baptiste Payen, parue aux éditions Glénat, en fait partie.
Ce n’est pas la première fois que Kamel Mouellef s’attaque à cette partie de l’histoire trop méconnue. Et à chaque fois, il le fait par le biais d’une BD. Pour ce nouvel ouvrage, il a longtemps recherché des photos et des archives auprès des familles d’anciens combattants.
Le « terroriste noir »
Les historiens chiffrent à 5 000 le nombre de combattants africains. Kamel Mouellef a voulu raconter leur histoire. Par exemple, l’histoire de Addi Bâ Mamadou, un soldat qui a plus qu’activement participé à la mise en place du premier maquis des Vosges. Il était surnommé par les Allemands le « terroriste noir ». Il a été fusillé le 18 décembre 1943 à Epinal, en France.
« Cet ennemi est d’abord en nous »
Au détour du récit de ces histoires, Kamel Mouellef et Olivier Jouvray soulignent le fait que « leur engagement a servi et doit servir encore aujourd’hui à nous rappeler que la survie de la nation française est le résultat de la coopération entre différentes cultures, rassemblée au nom de la défense de la liberté contre la barbarie ». Les deux auteurs précisent même qu’ « à l’époque, l’ennemi était facilement identifiable » (…) « aujourd’hui, cet ennemi est d’abord en nous. Il s’appelle intolérance, amalgame, ostracisme, xénophobie, racisme, antisémitisme, etc. ».
« Déni de mémoire »
Sa précédente bande dessinée s’appelait « Turcos, le jardin et la boue » dont la préface était d’ailleurs signée Yasmina Khadra. Kamel Mouellef est un passionné d’histoire. Il est le président de l’association « Déni de mémoire ». Il sillonne les cimetières pour retrouver des stèles qui rendent hommage aux soldats venus des anciennes colonies françaises.
Chloé Juhel