L’héritage encore présent des femmes combattantes de la guerre d’Algérie

 L’héritage encore présent des femmes combattantes de la guerre d’Algérie

Alger – Des femmes voilées passent devant une barricade dressée par des soldats favorables à l’Algérie française à la fin janvier 1960


 


19 mars 1962. Date du cessez-le-feu et marche importante vers la fin de la guerre d'indépendance algérienne qui interviendra six mois plus tard (9 septembre 1962). A l'approche de la date de la commémoration de ce cessez-le-feu et en ce mois imprégné par la journée internationale de la femme, une projection du film « 10949 femmes », en présence de sa réalisatrice Nassima Guessoum, aura lieu dans le cadre de la semaine anticoloniale. Une nouvelle occasion de rappeler le rôle prépondérant des femmes dans l'indépendance de l'Algérie.


 


Une rencontre


10949. En 1973, le ministère des anciens Moujahidines répertorie 10949 femmes ayant participé à la guerre d'indépendance algérienne. Mais c'est surtout sa rencontre avec une de ces femmes. Nassima Hablal, personnalité forte et une figure oubliée de cette lutte, a donné envie à la réalisatrice de raconter son histoire et à travers celle-ci, l'histoire de toutes les femmes combattantes. A 16 ans, en 1945, Nassima Hablal faisait déjà partie des pionnières du mouvement indépendantiste algérien. Par la suite, elle devient secrétaire du comité de coordination et d'exécution du Front de Libération Nationale (FLN). La première rencontre entre les deux Nassima se fait en 2007. Ce n'est qu'ensuite, en 2009, que la réalisatrice filme ses visites à l'ancienne résistante, enregistrant sur pellicule ces souvenirs, moments forts, en toute intimité et en créant un réel lien de complicité.


 


D'hier à aujourd'hui


« A l'indépendance, elle s'est retirée de toute vie politique parce qu'elle a été assez déçue de la tournure des événements après l'indépendance (…) quand il y a eu la guerre civile » expliquait Nassima Guessoum à la sortie de son documentaire, fin 2014. Que sont devenues ces femmes ? Ces combattantes du quotidien mais aussi celles qui étaient dans les maquis. Ces femmes qui, il y a un peu plus de cinquante ans, ont été en prison, torturées, violées et même condamnées à la mort pour l'indépendance de leur pays.


En questionnant le passé, la réalisatrice Nassima Guessoum met en lumière la façon dont le combat des ces femmes a des répercussions sur l'Algérie d'aujourd'hui. Si leur action pendant la guerre d'indépendance a quelque peu été oubliée, leur héritage, et ce peu dès l'acquisition de l'indépendance, est bien présent encore aujourd'hui puisqu'elles ont contribué à l'inscription des femmes dans les écoles ou encore à la généralisation du travail pour les femmes.


 


F. Duhamel