L’artiste syrienne Waed Bouhassoun met poèmes et maux en musique
Quand la poésie arabe ne fait qu'un avec le chant et le Oud. C'est l'expérience que se propose de nous faire vivre la talentueuse chanteuse et oudiste syrienne, Waed Bouhassoun, ce dimanche (5 novembre) à Montreuil, dans le cadre du festival de l'imaginaire. Outre les poésies, c'est aussi toutes les émotions suscitées par la situation de sa terre natale, qui sont exprimées par l'artiste.
Poésie mystique
« Je travaille sur la poésie mystique, profane et récemment, j'ai commencé à travailler sur la poésie dialectale bédouine, qui est arrivée de la péninsule arabique jusqu'au nord de la Syrie. Je mets la poésie en musique (…) J'essaie de mettre une musique qui sert le sens de la poésie, c'est très important » nous confiait Waed Bouhassoun lorsque nous l'avons rencontrée l'année dernière. Des œuvres des poètes arabo-andalous des VIIIe au XIIe siècles, notamment, magnifiées par la voix et la musique de l'artiste syrienne.
Sentir les mots
Consciente que son public n'est pas composé exclusivement d'arabophones, la chanteuse et oudiste veut faire ressentir les mots : « Comme je lis sur l'histoire de ces poèmes, je suis déjà dans l'ambiance, je rentre dedans (…) Mais pour moi il n'y a pas que ça, il y a ma voix, mon instrument, la présence sur scène, comment je peux transmettre quelque chose au public et amener le public avec moi dans cette atmosphère ».
Syrie
En tant qu'artiste syrienne, Waed Bouhassoun ne peut occulter la tragédie qui se joue sur ses terres depuis des années. La musique lui permet d'extérioriser ses sentiments : « Je ne peux pas vivre loin de ce qu'il se passe en Syrie. Et maintenant dans le monde. On sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Mais comment peut-on réagir face à ça ? C'est quelque chose que je ne peux exprimer dans la vie quotidienne, je le transmets par ma voix et mon instrument ».
CH. Célinain
Waed Bouhassoun sera en représentation, suivie d'une rencontre, le dimanche 5 novembre au Théâtre Berthelot de Montreuil (93).