L’art contemporain africain célébré à Paris
Pour la 2e année, le prix Orisha a récompensé le travail d’un artiste africain contemporain peu connu du grand public : Ori Huchi Kozia, un vidéaste autodidacte qui vit à Brazzaville.
C’est dans un appartement bondé du 10e arrondissement de la capitale que le prix Orisha 2017, organisé par l’association ORAFRICA, a été remis hier soir à Ori Huchi Kozia. Un lieu qui se prénomme justement « Appartement » et qui est le centre névralgique du travail de l’instigatrice de ce nouveau rendez-vous de la culture contemporaine, Nathalie Miltat.
Le Prix pour l’art contemporain africain qu’elle a créé veut « promouvoir et valoriser la création africaine subsaharienne », « révéler, soutenir et accompagner les artistes contemporains d’origine subsaharienne vivant ou non en Afrique ».
Hier soir, avant d’annoncer le nom du lauréat, le président du jury, Guillaume Piens, commissaire général de la foire internationale Art Paris Art Fair, a souligné « l’ébullition prodigieuse » suscité par l’art africain et « l’éveil d’un continent dont il faut parler et qui va au-delà d’un effet de mode ».
Le choix de rêver
Ori Huchi Kozia a été récompensé pour son œuvre « Moudoumango », du nom de cette créature issue de la mythologie de l’ancien royaume de Kongo. Une œuvre dans laquelle l’artiste « expérimente une sorte d’esthétique du chaos qui convoque des univers étranges, surréalistes, inattendus et oniriques ».
C’est « comblé et touché » que cet artiste congolais s’est vu remettre son prix, ironisant au passage sur ce « début de carrière dans le monde contemporain ». « Je suis artiste par effraction, je crée par tension », explique Ori Huchi Kozia, « j’avais des choses qui bouillonnaient dans mon ventre… une viande saignante que je ne savais comment faire sortir. Face à la guerre, j’ai choisi de rêver !».
Grâce au prix Orisha, Ori Huchi Koziapourra désormais bénéficier d’un accompagnement comprenant le soutien à la production d’œuvres pour une exposition personnelle et une campagne de presse et de communication.
Chloé Juhel