Jungle de Calais : Marine Le Pen avoue ne pas pouvoir « faire grand-chose »

 Jungle de Calais : Marine Le Pen avoue ne pas pouvoir « faire grand-chose »

La présidente du parti d’extrême droite veut également mettre fin à la coopération avec les pays en développement.


Pas encore élu à la tête de la région qu’elle ambitionne de conquérir, la dirigeante du Front national Marine Le Pen a déjà avoué qu’elle ne pourra « pas faire grand-chose » quant à la situation de la jungle à Calais, pourtant l’un de ses thèmes de campagne de prédilection. Elle a en revanche d’ores et déjà annoncé vouloir mettre fin à toute forme de coopération internationale de la région.


 


Le FN veut suspendre unilatéralement la coopération internationale du Nord-Pas-de-Calais Picardie


Marine Le Pen entend supprimer « toute la coopération internationale » de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie, dont elle ambitionne de décrocher la présidence dimanche prochain. « Je pense que ce n'est pas du tout le rôle de la région que de payer des moustiquaires aux détenus au Sénégal dans le cadre de la lutte contre le paludisme », a déclaré Mme Le Pen sur la radio RMC.


« Dans notre région où les maladies graves et le cancer notamment font des ravages, les enfants autistes, on est obligés de les envoyer en Belgique parce qu'on n'a pas de structures pour les accueillir », a-t-elle ajouté. Donc « je vais supprimer toute la coopération internationale (…) parce que chaque euro dépensé devra être un euro utile pour la région et les habitants », a poursuivi la candidate FN, arrivée en tête dans cette région avec plus de 40 % des voix lors du premier tour.


 


Les migrants : justes bons à faire campagne


La région Nord-Pas-de-Calais mène une série de projets de coopération au Mali, au Sénégal, à Madagascar, au Brésil, mais aussi dans la région polonaise de Silésie. L'enveloppe attribuée à ces projets est de moins de 6 millions d'euros sur un budget total de 1,7 milliard, selon l'exécutif régional.


Les projets de coopération, parfois appelés projets de développement, visent généralement à renforcer les structures locales dans divers domaines : accès à l’eau, santé, infrastructures, éducations. Ils permettent à la fois d’améliorer les conditions de vie et de créer de l’emploi sur place.


D'un côté, la présidente du FN prévoit donc la suspension unilatérale des projets menés par la région, et apporte ainsi sa contribution au phénomène migratoire au cœur de l’actualité récente ; de l’autre côté, elle admet ne pas pouvoir « faire grand-chose si elle est élue à la tête de la région » concernant la situation des migrants à Calais. Cette question n’est « pas dans les compétences d'un Conseil régional », a-t-elle expliqué. Elle ne s’est toutefois pas privée, durant la campagne, de l’utiliser pour sa propagande de campagne.


Rached Cherif