Journée pour les droits des femmes : « Nous ne voulons pas de promesses sans lendemain »
En France, les femmes sont payées 26 % de moins que les hommes. C’est sur la base de ce constat que des associations féministes, des syndicats, des ONG et bien d’autres, ont lancé un appel à une grève nationale pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Rémunérées un quart de fois moins, c’est comme si les femmes « arrêtaient chaque jour d’être payées à 15h40 ». C’est pourquoi, demain (8 mars), journée internationale de lutte pour les droits des femmes, tous les citoyens sont appelés à faire grève à partir de 15h40.
20 exigences
« Le 8 mars, ce n’est pas la journée de LA femme, ou nous offrir des fleurs ou des cosmétiques, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes », le message est plutôt clair. Suzy Rojtman, une des porte-paroles pour le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), réagissait dans ce sens janvier dernier : « Nous essayons de nous coordonner, pour faire apparaître, comme NOUS le voulons, le droit des femmes dans la campagne présidentielle. Nous ne voulons pas de promesses sans lendemain ».
De cette volonté découle une liste de 20 exigences parmi lesquelles : Un plan de rattrapage immédiat des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes ; la fin des discriminations (sexistes, racistes…) à l’embauche et dans les carrières ; la protection des femmes enceintes et le soutien de la parentalité ; une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles au travail et dans la vie. Des exigences précises relayées par une campagne numérique dédiée, sur le site 8mars15h40.fr, ainsi qu’un clip intitulé « 8 mars 15h40 » visible sur Youtube.
Appel international
La question de la lutte des droits des femmes est bien une préoccupation internationale. Réagissant à l’investiture de Donald Trump, personnage dont les propos envers les femmes ont choqué nombres de citoyens à travers le monde, Suzy Rojtman ne pouvait que constater cette tendance qui se dessine : « L'élection de Trump est l'affirmation de la vague réactionnaire, et entre autres,
d'attaque des droits des femmes qui sévit dans le monde depuis un bon moment ».
Une vague réactionnaire qui fait converger la lutte pour les droits des femmes vers nombre de luttes contre diverses discriminations : « La banalisation des idées d'extrême droite, la montée des conservateurs dans les élections (aux Etats-Unis, dans différents pays européens notamment) sont des signes inquiétants pour les droits des femmes, pour les droits des populations qui fuient les guerres, la tyrannie, l'homophobie ou tout simplement la misère ».
Demain, des rassemblements dans toute la France, mais également dans 35 autres pays, viseront à exiger l’égalité hommes-femmes. A moins de deux mois de l’élection présidentielle française, les candidats seraient bien inspirés d’entendre cet appel.
CH. Célinain