Journée contre l’islamophobie : la politique du gouvernement mise en question

 Journée contre l’islamophobie : la politique du gouvernement mise en question

Contrôle d’identité dans une cité de banlieue. © AFP


Ce dimanche (10 décembre) aura lieu la quatrième journée internationale contre l'islamophobie, tournée cette année vers les actions et la politique du nouveau président de la république, Emmanuel Macron. Une large place sera faite aux débats autour de la nouvelle loi anti-terroriste, des libertés individuelles et de la politique migratoire du nouveau gouvernement.


Une loi qui ne passe pas


Définitivement adoptée par le Sénat le 18 octobre dernier, la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, faisant passer des mesures de l'état d'urgence dans le droit commun, ne passe toujours pas auprès des divers organismes de défense des droits de l'homme. Un des points sensibles de ce projet de loi est la possibilité, pour le préfet, de créer des périmètres de sécurité où fouilles de véhicules, bagages, palpations, « par la police municipale ou des agents de sécurité privés ». Un pouvoir renforcé pour la police qui laisse les organisations perplexes considérant l'efficacité très relative de dispositions prise pour l'état d'urgence depuis presque deux ans.


Stigmatisation


Les organisateurs de la  journée internationale contre l'islamophobie relèvent également un flou problématique résultant de la loi anti-terroriste : « les lieux de culte pourront être fermés par le préfet si « les propos, […] les idées ou les théories qui sont diffusées ou les activités qui se déroulent, provoquent à la commission d'actes de terrorisme […] » (…) Ce flou laisse à l'administration seule l'interprétation de cet article. Avec le risque de stigmatisation de tout signe de religiosité apparent vu comme un signe de supposée radicalisation ».


Après le vote de la loi, Malik Salemkour, président de la LDH, allait dans le même sens : « Cette loi a divisé l'unité nationale, en indiquant que finalement les terroristes pouvaient avoir un visage, une nationalité, une religion. Or hélas, les terroristes qui ont procédé à des actes barbares insupportables étaient, pour beaucoup, français ».


Débattre et agir


Toute la journée du 10 décembre, à la bourse du travail de Saint-Denis, des débats et discussions seront organisés : efficacité des lois anti-terroristes, offensive identitaire… Pour les différents organisateurs et soutiens de cette événement, le but sera de trouver comment répondre à l'avancée de lois et initiatives augmentant la répression au détriment des libertés individuelles : « La gravité de la situation impose une riposte commune à cette politique dévastatrice ».


CH. Célinain


Journée internationale contre l'islamophobie, dimanche 10 décembre, Bourse du travail de Saint-Denis (93)