L’Etat français promet d’intervenir en faveur de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien détenu en Israël
Bien sûr, il ne s'agit que de mots. Et comme toujours, seuls les actes comptent, mais Elsa Lefort, l'épouse de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien détenu dans une prison israélienne depuis le 23 août dernier, semblait assez satisfaite à l'issue de son premier rendez-vous avec un conseiller diplomatique du président de la République qui a eu lieu à l'Elysée ce lundi 09 octobre.
"Nous avons bien compris de notre entretien avec la cellule diplomatique de l’Élysée que l’action de la France ne se limiterait pas à la seule protection consulaire mais qu’il s’agit bien d’intervenir pour que cesse la détention arbitraire d’un ressortissant français", a souligné,
la jeune trentenaire après une heure trente d'entretien.
Après sept semaines de détention, les proches de Salah Hamouri attendaient désespérément que les autorités françaises fassent pression sur l'Etat israélien.
Mi-septembre, alors que le journaliste français Loup Bureau était libéré par le gouvernement turque, grâce à une diplomatie très active de la France, le comité de soutien de Salah Hamouri dénonçait le "deux poids, deux mesures" des autorités françaises.
"Ce qui a été possible en Turquie doit l’être pour Israël, personne ne comprendrait que le silence français – aussi bien de l’Elysée que du Quai d’Orsay – continue au point d’en devenir assourdissant", avaient alors écrit les proches de l'avocat franco-palestinien.
Trois jours après avoir obtenu son diplôme d'avocat, Salah Hamouri, avait été une nouvelle fois arrêté, le 23 août par l'armée israélienne à son domicile de Jérusalem.
Salah Hamouri a déjà passé près de sept ans dans les prisons israéliennes pour un "délit d'intention". Un tribunal militaire, illégal au regard du droit international, l'avait condamné en 2005 le soupçonnant d'avoir voulu assassiner Ovedia Youssef, un rabbin d'extrême droite et d'appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), une organisation jugée terroriste par Israël. A quelques mois de la fin de sa peine, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, avait fini par admettre que le dossier d'accusation de Salah Hamouri était vide.
Salah Hamouri est aujourd’hui détenu sous le régime de la détention administrative, sur ordre du ministère de la Défense de l'Etat israélien, sans qu’aucune preuve ne soit fournie pour justifier cette détention. Il a été condamné lundi 18 septembre à une peine de six mois, renouvelable indéfiniment.
L'Etat israélien se sert de la détention administrative comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires palestiniens conquis depuis 1967.
Nadir Dendoune