« Islam de France, l’an I », un livre nécessaire

 « Islam de France, l’an I », un livre nécessaire

« Islam de France


 


« L’imaginaire français a du mal à se représenter la coexistence pacifique avec l’islam, alors même que nous l’observons tous les jours autour de nous ». Cette phrase résume bien le propose du livre de Mohamed Bajrafil, « Islam de France, l’an I ; il est temps d’entrer dans le XXIe siècle », paru aux éditions Plein jour.


 


« A quoi pensent beaucoup de Français non musulmans quand ils pensent à l’islam ? A ces horreurs ». L’islam est perçu comme « une bête immonde » par un trop grand nombre de personnes. C’est pour cette raison que la nécessité d’écrire « Islam de France, l’an I ; il est temps d’entrer dans le XXIe siècle » s’est imposé à l’auteur. Mohamed Bajrafil dénonce le fait qu’un certain nombre de concepts de cette religion ont été « dévoyés de leur sens véritable ».


 


« L’islam pour les nuls »


« Ce livre est un essai, au propre comme au figuré. Ni plus ni moins », nous précise d’emblée l’auteur. Une longue première partie est intitulée « L’islam pour les nuls », de quoi répondre notamment à ceux qui pensent que cette religion est violente. « Comment a-t-on pu, à ce point, ne pas lire ? », s’interroge Mohamed Bajrafil, avant de préciser plus loin que « tous ceux qui rabaissent l’islam sont obsédés par le passé ».


 


Tous dans le même bateau


Au delà des considérations « techniques » sur l’islam, Mohamed Bajrafil prône un message de tolérance : « il faut sortir du manichéisme ; il n’y a pas les bons musulmans d’un côté et les méchants non-musulmans de l’autre. Nous sommes tous en France des concitoyens, embarqués sur le même bateau. Un message de tolérance mais aussi d’ouverture. Les medias ne sont pas les seuls responsables de la « mauvaise image » dont souffrent les musulmans. « Changeons d’abord, acceptons d’évoluer, sortons de la glaciation ! », écrit Mohamed Bajrafil.


 


« Laïque par essence »


Dans un de ses derniers chapitres intitulé « L’islam et la République », l’auteur rappelle que l’islam est « non seulement compatible avec la laïcité, mais il est laïque par essence ». Selon Mohamed Bajrafil, l’opposition entre les deux termes relève d’une « forme d’européano-centrisme ». Enfin, il dénonce ce qu’il appelle la « laïcitite », ceux que l’on appelle plus couramment les « laïcards » mais que l’auteur affuble de ce terme « parce que le suffixe « ite » désigne les maladies.


 


Devenu, mentalement, un Français


L’auteur est imam à Ivry-surSeine, docteur en linguistique, chargé de cours à l’université Paris-XII. Il est né aux Comores mais a grandi en France. Dans son livre, il dit qu’il est « devenu, mentalement, un Français, même si je n’ai pas rompu avec, bien sûr, mes origines » (…) « Et l’on voudrait que, dès lors qu’il s’agit de la religion, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus important dans ma vie, je ne tienne aucun compte de ce que le fait de vivre en France m’a apporté ? ». Une question sous forme de réponse qui pourrait servir à bon nombre de politiques ces temps-ci.


 


Chloé Juhel


« Islam de France, l’an I ; il est temps d’entrer dans le XXIe siècle », Mohamed Bajrafil, aux éditions Plein jour