Incendie de Saint-Denis : Une marche et des questions

 Incendie de Saint-Denis : Une marche et des questions

Incendie de l’immeuble de la rue Paul-Eluard à Saint-Denis


 


Hier (12 juin), une marche blanche avait lieu en mémoire des cinq victimes ayant péri dans l’incendie de la rue Paul-Eluard (Saint-Denis), lundi (6 juin). Dans le cortège, des élèves et du personnel du collège Elsa Triolet, dans lequel était scolarisée l’une des victimes. Venant s’ajouter à la douleur, c’est un sentiment d’abandon des habitants et, notamment, le manque de moyens investis dans les logements ou encore les services publiques.


 


Saint-Denis discriminée ?


Après les larmes viennent les questions. Logements insalubres, expulsions, Saint-Denis semble abandonnée, laissant planer des soupçons de discrimination géographique. Les personnels du collège Elsa Triolet observent et subissent les conséquences d’une politique qui ne met pas forcément les fonds là où le besoin se fait le plus ressentir : « Les collectivités publiques engagent 1,7 milliard d'euros pour financer la coupe d'Europe de football. C'est autant d'argent qui ne servira pas à rénover les logements insalubres comme celui de la rue Paul Eluard, ni à construire des logements sociaux ». Priorité a donc été donnée au fait de faire bonne figure aux alentours du Stade de France qui accueille quelques matchs de l’Euro, alors que le personnel éducatif, les enseignants et les parents d’élèves dans ce département, se battent depuis des années pour obtenir plus de moyens.


 


Plan d’urgence


« On nous enlève quelques petites choses chaque année, soit dans le nombre d'heures face aux élèves donc nous ne pouvons plus faire de projets, soit dans les moyens d'encadrement. Et si on ajoute l'augmentation du nombre d'élèves… » déclarait une enseignante du collège Elsa Triolet, il y a déjà plus d’un an. Aujourd’hui, le manque de moyen dans l’éducation est toujours criant, mais le personnel du collège Elsa Triolet pointe une situation globale à Saint-Denis nécessitant une réaction immédiate : « Nous réclamons un plan d'urgence sur la question du logement sur Saint-Denis avec la construction de logements sociaux, la rénovation des logements insalubres et le relogements des personnes expulsées de leur logement. Nous réclamons un plan d'urgence dans l'éducation : moyens supplémentaires en vie scolaire et renforcement du pôle médico-social, réduction des effectifs par classe, établissement à taille humaine ». 


 


Ce nouvel appel sera-t-il entendu et, surtout, suivi d’effets ? Rien n’est moins sûr…


F. Duhamel