Immigration : le Bac et une expulsion ?

 Immigration : le Bac et une expulsion ?

Avoir son BAC puis se faire expulser


Avoir son Bac avec une mention « Bien » puis se faire expulser de France. Voici la mésaventure qui risque d'arriver à une lycéenne d'origine arménienne. Toujours à Angers, une collégienne d'origine angolaise ayant obtenu son brevet, avec une mention « Bien », risque la même peine. Les associations se battent pour que leurs espoirs ne s'envolent pas en charter au cœur de l'été.


 


Deux cas différents


 


Si les deux étudiantes présentent des similarités, notamment en terme de réussite scolaire, leurs situations sont quelque peu différentes. Les parents de Milena, d'origine arménienne, sont assignés à résidence : « Ils doivent aller tous les jours pointer au commissariat. Ils sont davantage en danger » précise Katia Beudin, militante du Réseau éducation sans frontières (RESF). Concernant Ruth, sa mère est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF) : « Mais elle n'est pas assignée à résidence donc ils ne savent pas où elle est... ».


 


Une rentrée en septembre 2015 ?


 


Bien souvent, c'est dans la confidentialité du cœur de l'été que les expulsions ont lieu. Moins de témoins, moins de difficultés. Malgré cette épée de Damoclès placée au-dessus de leur tête, les deux jeunes filles sont d'ores et déjà inscrites pour la rentrée 2015 : Milena en Fac d'Economie et Ruth en seconde dans le Lycée Joachim du Bellay, celui où était Milena. « On croise les doigts. Nous restons vigilants cet été, en essayant de ne pas trop les angoisser non plus (…) Généralement les gens qui sont un peu repérés comme ça, qui sont suivis, ne sont pas ceux que l'ont vient chercher » indique Katia Beudin, tout en précisant que c'est très aléatoire et qu'on ne peut être sûr de rien.


 


Une chance pour la France


 


Voici donc deux exemples de parcours exemplaires. Des parcours brillants mais presque inutiles au moment de choisir de les expulser : « Pour la république, ces gamines-là ne peuvent être qu'une chance, c'est sûr. Après je pense que ça joue en leur faveur d'être brillantes et bien intégrées. Même si c'est discutable aussi. Ce n'est pas parce qu'un enfant est en difficulté qu'il mérite de retourner dans son pays » explique tout de même la militante de RESF.


« Ce genre de profil met les élus plus en difficulté pour les expulser. Mais il n'y a aucune garantie » selon Katia Beudin. Les élus angevins ont donc un mois et demi pour décider s'ils donnent un coup de pouce à deux jeunes filles brillantes ou s'ils ferment les yeux et laissent leurs espoirs s'envoler. 


 


Ferdinand Duhamel