Haute-Garonne : le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » dénonce une menace d’expulsion

 Haute-Garonne : le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » dénonce une menace d’expulsion

Illustration. Deux Chibanis (retraités maghrébins) devant la préfecture de Marseille


 


Depuis tout juste un mois, un Chibani algérien de 72 ans est menacé d’expulsion. La Préfecture de la Haute-Garonne lui refuse le renouvellement de sa carte de séjour mention « retraité », pour des raisons assez obscures.


 


Les services préfectoraux lui reprochent d’avoir séjourné trop longtemps en France, « quand les caisses de retraite demandent de ne pas séjourner trop longtemps hors de France… », ajoute, non sans ironie, le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s », « trois ans après la mission parlementaire d'information sur les immigrés âgés, les promesses d’améliorer le traitement réservé au Chibani-a-s sont déjà loin ».


 


Refus de renouveler son titre de séjour


Monsieur Douara est titulaire d’une carte portant la mention « retraité » depuis 2005. Rien n’interdit aux titulaires de ces titres de séjourner en France, y compris pour des périodes longues et répétées, pourvu que ces séjours successifs n’excèdent pas un an par séjour. Mais l’administration a estimé que louer une chambre dans une résidence ADOMA, ou encore bénéficier de droits sociaux, suffirait à démontrer que ce Chibani a établi sa résidence en France, et du coup justifie le refus de lui renouveler son titre de séjour.


 


Inquiétudes


Pour rappel, la loi immigration du 7 mars 2016 va permettre, à partir du 1er novembre 2016, aux titulaires de la carte de retraité de bénéficier de la carte de résident « classique » s’ils en font la demande et s’ils justifient « de [leur] volonté de s'établir en France et d'y résider à titre principal ». Avec le cas de Monsieur Douara, le collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » s’inquiète de la possible multiplication de ce type de refus de renouvellement. Différentes associations ont signé cet appel, parmi lesquelles la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, le Gisti, le collectif « SOS Chibanis 66 » de Perpignan, le  Tactikollectif de Toulouse ou encore l’Association des Travailleurs Maghrébins de France.


 


Chloé Juhel