Hafid Aboulahyane porte plainte contre un conducteur de la RATP pour injures racistes

 Hafid Aboulahyane porte plainte contre un conducteur de la RATP pour injures racistes

Hafid Aboulahyane


 


Hafid Aboulahyane n'en revient toujours pas. Trois jours après, il se sent toujours aussi blessé par ce qui lui est arrivé.  


 


Ce vendredi 25 septembre vers 16h 40,  ce jeune homme de 38 ans, acteur, réalisateur et également auteur du roman "31 février", sort de sa banque, située rue la Tombe Issoire dans le 14 ème arrondissement de Paris. Au loin, il aperçoit le 62.  "En voyant que l'autobus partait sans moi,  j'ai tapé sur la vitre pour demander au chauffeur s'il pouvait me laisser monter à bord", raconte Hafid. En vain. Le trentenaire fait alors un geste de la main et lâche à haute voix un "merde"  pour exprimer son dégoût.


Le chauffeur, "un type âgé entre 35 et 40 ans, aux cheveux bruns et court et de corpulence mince", précise Hafid, croit entendre des insultes. Il arrête le bus et demande des explications. "J'ai eu beau lui dire que je ne l'avais pas insulté, ce dernier s'est tout de même emporté. Il ne voulait pas se calmer. Il a fini par me traiter de sale bougnoule à trois reprises", détaille Hafid, encore sous le choc.


"C'est la première fois que cela m'arrive. Je n'ai jamais été confronté à des propos racistes. Je me suis senti tellement humilié", lâche dépité le jeune homme. L'autobus repart. Hafid se lance à sa poursuite, pas pour "en découdre" mais pour "noter le numéro du véhicule". Il va ensuite au commissariat où il porte plainte. 


Après avoir récupéré l'adresse du dépôt de l'autobus 62, qui se trouve à Ivry dans le Val de Marne, Hafid décide de se rendre sur place où il arrive à avoir les numéros de téléphone des responsables de la RATP. "J'ai rencontré l'un d'entre eux. Un gars très sympa, à qui j'ai bien précisé que je ne comptais pas en rester là et que j'irai au bout de ma plainte", dit Hafid. "Lui aussi était d'origine maghrébine et même s'il était tenu par un droit de réserve, j'ai senti qu'il me comprenait", précise Hafid. 


"Il y a autant de fachos à la RATP que dans le reste de la France", explique de son côté un cadre de la RATP,  souhaitant garder l'anonymat, pas surpris donc par de tels agissements de la part d'un de ses collègues. "Avant, c'était bien pire et le RATP a fait le ménage depuis ", précise-t-il. "Par contre, si les faits sont avérés, ce chauffeur a de fortes chances de se faire virer de la régie", continue le cadre. "On ne rigole pas avec ça à la RATP", conclut ce dernier avec fermeté. 


Nadir Dendoune