Grande finale de l’Eurodictée

Vendredi après-midi (10 juin), quelques heures avant le match France-Roumanie qui a ouvert l’Euro 2016, la ville de Saint-Denis a accueilli la finale de l’Eurodictée, sur la place Victor Hugo, devant la basilique de Saint-Denis.

L’écrivain Rachid Santaki et l’association Force des Mixités, avec son président Abdellah Boudour, sont à l’origine des « Dictées des cités » qui existent depuis 2013. Cette année, à l’occasion de l’Euro 2016, les "dictées géantes" ont fait le tour de l’Île-de-France,du mois de mai à juin 2016 en passant par Paris, Melun, Clichy sous Bois ainsi que dans 9 autres villes franciliennes. La finale s’est tenue au pied de la basilique de Saint-Denis, des vélos trônaient aux cotés des tables installées pour l’événement afin de récompenser les heureux gagnants.

D’Argenteuil à Saint-Denis, de la Dictée des cités à l’Eurodictée

Eissya chargée de l’accueil des participants à la dictée explique la genèse des dictées des cités : « Tout a commencé à Argenteuil, les organisateurs s’attendaient alors à une cinquantaine de participants, mais c’est plus de 200 participants qui se sont présentés à la dictée. Depuis, des dictées n’ont cessé d’être organisées ».

A notre table deux jeunes amies venues du Val d’Oise racontent ce qui les a motivées à venir participer à la finale de l’Eurodictée :

Camélia, 24 ans, à la recherche d’un emploi, « étant argenteuillaise, je connaissais Rachid Santaki par ses livres et je connaissais l’association Force des Mixités qui est basée dans ma ville. Ça faisait déjà longtemps que je voulais venir à une de ces dictées. C’est sympa, ça fait passer le temps de manière conviviale tout en apprenant »

Aicha, 28 ans, mère au foyer : « De même que Camélia, j’ai aimé les livres de Rachid Santaki et je voulais aussi tester les dictées. N’ayant pas pu aller à celle d’Argenteuil, Camélia m’a motivée et nous sommes venues aujourd’hui ».

« L’idée de l’Eurodictée c’est d’associer le sport à la Culture avec le sourire »

C’est ainsi que l’auteur Rachid Santaki et Jean Pruvost, professeur universitaire, écrivain et lexicologue tous deux originaires de Saint-Denis, souhaitent par ce moyen festif redonner le goût à la lecture et à l’écriture en ciblant particulièrement les jeunes. Les écoles dans lesquelles il a présenté le projet étaient au rendez-vous et la déclaration de la directrice de l’école de Jean Villar, Mme Naoufi résume bien l’état d’esprit : « Merci pour ce moment magique », dit-elle à l’assistance, tout en faisant un clin d’œil aux médias qui ne montrent pas toujours ces facettes de la ville.

Les cadeaux rendent la dictée encore plus motivante aux yeux des enfants. Vélos, places pour l’Euro, tablettes, liseuses, téléphones portables autant de cadeaux, fournis par les partenaires (Carrefour, Larousse, Mouv, Maison du commerce et de l’Artisanat), accordés aux meilleurs dans chacune des 4 catégories : primaires, collégiens, lycéens et adultes.

En plus d’offrir des places pour l’Euro, l’Eurodictée a reçu  le soutien et les parrainages de sportifs tels que les boxeurs Kamel Amrani et Jean Louis Mandengue.

Organisé par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) avec son directeur Pascal Florentin, l’événement reçoit aussi le soutien d’hommes politiques locaux : le maire adjoint de la ville dionysienne, Stéphane Peu, de même que le député de Seine Saint-Denis, Mathieu Hanotin.

Un véritable rendez-vous intergénérationnel

Si l’événement était ouvert à tous, des jeunes, de la maternelle au lycée, ont participé. Un enfant de 4 ans a même gagné des places pour l’Euro. A notre table Colette et son fils Philibert viennent de Melun : « On a entendu parler de l’Eurodictée à la radio et il y avait des affiches dans la ville et on s’est dit pourquoi pas. Nous y sommes allés en famille, il y avait environ 275 participants et les 5 premiers de chaque catégorie ont été retenus, dont moi et mon fils. »

Les deux melunais s’en sont retournés chez eux avec le sourire et avec des prix gagnés dans les catégories collégiens et adultes.

Amina Chagar