Georges Bensoussan relaxé malgré ses propos polémiques sur l’antisémitisme qui se « tête avec le lait de la mère »
La 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande Instance de Paris a décidé de relaxer Georges Bensoussan, poursuivi pour incitation à la discrimination, la haine, la violence envers les musulmans pour ses propos polémiques sur les musulmans « un autre peuple » en France, qui tèterait l’antisémitisme avec « le lait de la mère ».
La communauté musulmane ciblée dans son ensemble
« L’intégration est en panne. Aujourd'hui, effectivement, nous sommes en présence d'un autre peuple qui se constitue au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés », s’était alarmé le polémiste sur France Culture, suscitant de nombreuses réactions indignées.
Voulant lever ce qu’il qualifiait de « tabou », il a ajouté que « dans les familles arabes en France (…) tout le monde le sait, mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère ». Pour expliquer ses propos dangereux, le prévenu a argué à l’audience qu’une « condamnation serait susceptible d’antagoniser les haines entre les communautés ».
Parmi les témoins entendus, Alain Finkielkraut avant interpellé la cour, estimant qu’«un antiracisme dévoyé vous demande de criminaliser une inquiétude, au lieu de combattre ce qui la fonde ». « Si le tribunal cède, ce sera une catastrophe intellectuelle et morale », a-t-il ajouté. Le parquet avait cependant requis une amende de 1500 € à l’encontre de l’auteur des propos polémiques.
Le CCIF, la LICRA, la LDH et SOS Racisme parties civiles
Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui avait signalé les propos délictueux au parquet de Paris, a été rejoint par la LICRA, la LDH et SOS Racisme. Dans un communiqué, le collectif « déplore » la décision du tribunal sur des « propos à l’égard d’une communauté entière ». « Une telle condamnation aurait permis au contraire de rejeter des thèses haineuses, condamnant de fait des individus à se haïr sur la base de leur appartenance religieuse », s’est indigné le CCIF.
L’association regrette que « les limites de la liberté d’expression n’aient pas été rappelées » par la justice « quand bien même les propos cités avaient franchi une ligne rouge ». Le CCIF a déjà annoncé son intention de faire appel de ce jugement.
Rached Cherif