« Fraternité, retisser nos liens », un essai pour répondre aux défis qui alimentent la peur

 « Fraternité, retisser nos liens », un essai pour répondre aux défis qui alimentent la peur

« Fraternité


 


C’est un plaidoyer pour « poser un vrai regard sur nos semblables ». Le livre de Frans Timmermans, paru aux éditions Philippe Rey, est une bouffée d’air frais pour aborder notamment la question des migrants.


 


Le postulat de départ de l’auteur est plutôt à contre-courant de la tendance actuelle. Et c’est un outil précieux pour lutter contre l’instrumentalisation politique de la peur. Défendre nos valeurs pour défier la peur. Et cela passe par « l’interdépendance de tous les êtres humains » qui est « notre plus grande chance ».


Frans Timmermans considère que « quand on ne peut plus voir le monde par les yeux d’autrui, on perd aussi un peu de soi-même ». Il faut « reconnaître les liens qui nous unissent en tant qu’êtres humains ». A l’inverse, l’auteur dénonce le concept de frontières, qui, selon lui, « ne marche pas » même si cela reste une « solution attrayante, parce qu’elle est simple ».


 


Nous sentir concernés


Et l’écrivain s’interroge également sur les mots que l’on emploie tous les jours. Le terme « migrant » par exemple : « nous inventons toute sorte de mots pour échapper à la nécessité de regarder, d’éprouver des sentiments, de nous sentir concernés ».


Frans Timmermans fait d’ailleurs le parallèle entre le mot « migrant » que l’on utilise aujourd’hui et celui d’ « aventurier » qui était utilisé dans les années 30 pour parler des Juifs et de leur supposée « morale sexuelle laxiste ».


Frans Timmermans est membre du parti travailliste, ancien ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, et actuellement premier vice-président de la Commission européenne. 


 


Chloé Juhel


« Fraternité, retisser nos liens », de Frans Timmermans, paru aux éditions Philippe Rey